Le bon patron est interprété par un Javier Bardem badin en diable dans cette comédie espagnole assez truculente. Il est un patron modèle, auréolé de nombreux prix et patron d’une entreprise de balances héritée de son père. Il n’hésite pas à aider ses proches et à prodiguer des conseils, mais la belle apparence cache une face sombre beaucoup plus… capitaliste? Peu ragoûtante, donc. Et le film gagne en épaisseur avec dette double identité.

Un patron pas très modèle

Le film a beau être une fiction, il a tous les atours de la réalité. Le patron se veut paternaliste, bienveillant, à l’écoute, disponible, fidèle. Mai au fond il cache des intentions de prédateur bien peu reluisantes. Il lorgne sur les belles stagiaires, il cherche le reconnaissance à tout prix et ne recule finalement devant aucun méfait. Le personnage lisse et apparemment sympathique cache une volonté cachée prête à tous les maléfices pour sauvegarder sa position privilégiée. Le film va de surprises en surprises avec un grand Javier Bardem grimé en personnage visiblement paternaliste mais finalement sans vergogne. Le film s’attache à dépeindre une duplicité toxique, les bons discours de façade cachent des intentions bien moins bienveillantes, ce que découvrent les spectateurs avec le sourire aux lèvres. Car le réalisateur s’attache à mettre le spectateur dans la confidence, laissant percevoir ce dont le personnage est capable, bien avant que personnage n’agisse.

Ce qui crée une sorte de connivence qui fait beaucoup pour l’impression finale quant au film. Car ce qui est perçu a priori, même si énorme et impensable, a finalement lieu. Même au détriment du héros, mais sans jamais l’abattre. C’est là tout le sel du film.

Synopsis:
Un ex-employé viré qui proteste bruyamment et campe devant l’usine…
Un contremaître qui met en danger la production parce que sa femme le trompe…
Une stagiaire irrésistible…
A la veille de recevoir un prix censé honorer son entreprise, Juan Blanco, héritier de l’ancestrale fabrique familiale de balances, doit d’urgence sauver la boîte.
Il s’y attelle, à sa manière, paternaliste et autoritaire : en bon patron ?