À l’occasion de la sortie en Blu-Ray et DVD de quelques pépites du cinéma de genre chez Movinside dans la collection Trésors du fantastique , revenons sur ces titres ainsi que les éditions dans lesquelles on peut les trouver. Aujourd’hui, on s’attaque au Cerveau d’acier de Joseph Sargent.
Le gouvernement américain crée Colossus , un ordinateur qui doit s’occuper de l’arsenal nucléaire américain ainsi que de celui de ses alliés pour éviter toute erreur humaine. Tout s’emballe quand celui-ci détecte Guardian , son homologue russe…
Paranoïa humaine
La paranoïa de l’être humain peut mener à de très mauvaises décisions. On en a la preuve ici dans Le cerveau d’acier . En effet, la trame de fond de guerre froide appuie ce sentiment de paranoïa ambiante où ce qui compte est de se montrer supérieur à lui et lui mettre la pression le plus possible. Mais ici, la mauvaise décision prend la forme de Colossus , qui cherchera à « protéger » les humains de leurs problèmes en appliquant la mesure qui lui a été demandée. Si l’homme est un loup pour l’homme, c’est aussi en créant ses propres monstres, en s’autodétruisant par la création. D’où le sentiment de culpabilité chez son créateur, Forbin, qui a mis beaucoup de lui dans sa création. Trouver la faille de Colossus signifierait également trouver la faille en lui.
Crainte réaliste de la technologie
L’époque de sortie du film (les années 70) était aussi influencée par la crainte des ordinateurs et de la technologie. On a toujours eu une crainte que nos créations nous dépassent, comme d’autres classiques de science-fiction l’ont également représenté (la série des Terminator par exemple). Le phénomène a d’ailleurs un nom : la singularité. C’est une crainte qui a été partagée par de nombreux scientifiques, sans doute à raison. Cette crainte est représentée de manière progressive, au fur et à mesure de l’évolution de Colossus. Joseph Sargent ne s’embarrasse pas d’une mise en scène en forme d’esbroufe visuelle. Il filme de manière simple afin de mieux mettre en avant son scénario fort pessimiste.
Le disque Blu-Ray est de très bonne qualité. On y retrouve une version française ainsi qu’une version originale sous-titrée. Concernant les bonus, ils consistent en une introduction du film par Marc Toullec, comme pour Doomwatch et les deux autres films de la collection que nous aborderons prochainement.
Le cerveau d’acier est un film de science-fiction plongeant dans la paranoïa humaine jusqu’à l’autodestruction de celle-ci. C’est une œuvre sombre qui mériterait d’être plus mise en avant parmi les classiques du genre et sa sortie chez Movinside est une excellente occasion pour (re)découvrir cette pépite.