Critique : Mais où-sont passés les péplums ? Si Christopher Nolan relancera peut-être le courant avec son « Odyssée » selon le succès du film, ces productions historiques visuellement impressionnantes ne sont plus autant monnaie courante qu’à l’époque. Pas besoin d’avoir vu « Spartacus » ou « Ben-Hur » pour avoir en tête ces images cultes liées à ces titres de légende. En attendant une potentielle nouvelle vague de films de cette trempe, l’éditeur Artus devrait ravir les nostalgiques du genre avec la diffusion de deux films populaires à leur sortie et pourtant plus discrets de nos jours : « Les travaux d’Hercule » et « Hercule et la reine de Lydie ».
Les deux longs-métrages de Pietro Francisci ont pourtant des atouts à faire valoir, comme la présence en tant que chef opérateur du légendaire Mario Bava. Le duo qu’il forme avec le réalisateur parvient à procurer plus d’aisance visuellement que les moyens alloués, renforçant la nature spectaculaire des récits. Plus encore, Steve Reeves trouve dans le personnage-titre le rôle de sa vie, sa musculature donnant à Hercule un aspect imposant qui accentue le côté héroïque du personnage par son look bigger than life. Les deux films vont alors se révéler hautement divertissants, s’inscrivant dans des narrations classiques bien évidemment inspirées par les légendes antiques mais avec un rythme assez aisé pour convaincre encore de nos jours.

Comme à son habitude, Artus propose des éditions qualitativement intéressantes, le travail de restauration étant à souligner. On notera que « Les travaux d’Hercule » se voit accompagné d’un livret de 64 pages suivant l’existence de Steve Reeves, starifié en Italie par son rôle tout en étant passé à côté de diverses occasions de carrière intéressantes, à l’instar de celle d’un certain agent secret.
Les amateurs d’antiquité vont se plaire à voir et revoir « Les travaux d’Hercule » ainsi que sa suite, « Hercule et la reine de Lydie », par le travail d’édition toujours exemplaire d’Artus mais également par la sympathique qui ressort de ces deux divertissements d’époque. Ce sont certes deux reliques d’un cinéma populaire italien d’époque mais assez bien remis en valeur pour que l’on se laisse prendre par leurs aventures et l’ancien éclat d’un sous-genre qui cherche encore un porte-drapeau pour cette nouvelle décennie.
Résumés :
Les travaux d’Hercule : Le roi de Iolcos, Pellas, fait venir Hercule à sa cour pour lui confier l’éducation de son fils, Iphitos. Ce dernier, jaloux de la force de son précepteur, trouve la mort en affrontant le lion de Némée. Pellas envoie alors Hercule combattre de taureau de Crète. Mais le trône de Iolcos revient de droit à Jason, Pellos n’étant qu’un fourbe usurpateur. Hercule va s’embarquer avec Jason sur l’Argos à la recherche de la Toison d’or afin de l’aider à reconquérir son royaume.
Hercule et la reine de Lydie : Accompagné de son épouse Iole et du jeune Ulysse, Hercule fait halte à Colone, à la demande d’Œdipe, pour régler un différend qui oppose les fils de ce dernier, Etéocle et Polynice. Mais Hercule boit à la source de l’oubli, et tombe prisonnier dans le piège d’Omphale, la cruelle reine de Lydie. Ulysse et ses compagnons, les Argonautes, vont partir à sa rescousse.