19H37, le train en provenance de Paris atteint son terminus: Montpellier. Dans moins de 12h je serai déjà dans le train retour, mais à ce moment précis, je ne savais pas encore à quel point cette nuit serait spéciale. Pour commencer, I Love Techno est un festival cher à mes yeux. Il était le premier à me proposer de voir les artistes que je regardais sans cesse sur internet et, d’années en années, m’a donné à voir des performances que je n’oublierai jamais. Pour cette année, une programmation décevante car prévisible à première vue mais vraiment riche après réflexion. La nuit du 15 décembre 2018, défileront Laurent Garnier, Dixon, Solomun, The Hacker et beaucoup, beaucoup d’autres.

La programmation intégrale:

Le temps de se rendre au lieu du festival, récupérer les badges, et poser ses affaires, il est déjà l’heure d’aller voir une des grosses attentes du festival: DIXON. Boss du label Innervisions, classé meilleur Dj de l’année pour la quatrième année consécutive selon Resident Advisor, l’homme a de quoi faire rêver. Programmé sur la plus grosse scène du festival ( la  » Red  » pour les intimes ), il proposera un set totalement calibré à l’horaire avec des montées et des mélodies à faire chavirer les cœurs.

Il est ensuite l’heure de découvrir ce que propose la  » Green Room  » cette année. Lorsque nous arrivons sur les lieux, The Hacker habillé de son plus beau pull UR ( en référence au label de Detroit  » Underground Resistance  » ) mixe en B2B avec l’oscarisé Arnaud Rebotini. Nous aurions pu penser qu’il jouerait un style assez épuré et planant de par la B.O qu’il a créé pour 120 Battements par minutes mais… Loin, très loin de cette idée, ce duo proposera durant un peu plus de 2 heures un set très mental et dynamique au plus grand bonheur de la foule. On notera un effort sur la décoration et la construction de la scène verte cette année. Décorée de plusieurs boules à facettes, le jeu de lumière a su mettre en valeur ce grand hangar.

De par la densité de la line up proposée cette année, nous vous proposerons de revenir sur les set qui ont véritablement marqué au fer rouge cette édition.

1. LAURENT GARNIER

 

Cela faisait deux années que nous n’avions pas retrouvé ce vétéran de la scène techno à I Love Techno. Chargé de clôturer les festivités sur la Green Room, le patron n’est pas venu faire dans la dentelle. Dès la première track, on comprendra que quelque chose de spécial est en train de se passer. La foule grossit à vue d’œil et nous ne verrons jamais une scène aussi remplie qu’à cette heure. Si la qualité de son set dépasse toutes les attentes et vient se classer comme une des plus belles prestations que nous avons pu voir à ce jour, ce n’est pas uniquement grâce à la musique. Laurent Garnier n’est pas simplement doué pour mixer, lorsqu’il est derrière sa table, il est véritablement dans son élément. Des transitions calibrées, un homme qui prend plaisir à distiller missiles sur missiles, il a vendu du rêve et des courbatures pour quelques jours; un set digne d’un véritable ELECTROCHOC…

2. TALE OF US

Le duo iconique italien faisait acte de présence cette année et devait succéder à Dixon. Encore une fois, on s’attendait à quelque chose de fort, mais nous n’étions tout de même pas prêt pour les deux heures qui nous attendaient. Avec un fort opening les deux compères qui composent Tale Of Us s’acharneront à coup de bombes mélodieuses plus jouissives les unes que les autres. Le jeu de lumière empreint de lasers et de lumières rouges décuplait les sensations au point ou nous pourrions presque parler d’expérience à part entière.

3. DIMA aka Vitalic

Encore un frenchy, encore une énorme claque visuelle et sonore. Habitué du festival, il venait cette année présenter son nouveau live sous le pseudo ressuscité  » DIMA « . Quelle énergie! Entouré de ses machines, il a livré un set totalement dark, venant assommer la foule à coup de grosses basses. Il vient prouver une nouvelle fois qu’il n’est pas seulement bon à faire des gros bangers type Stamina mais véritablement un baron de la techno. Merci encore pour ce live qui nous en a mis plein les oreilles.

Mentions honorables pour le set honorable du fantastique Kölsch qui n’hésitera pas à jouer ses meilleurs titre comme la légendaire track « Grey ». Notons également que Solomun a livré une belle prestation, notamment lorsqu’il a passé Duro de Alejandro Paz, grosse euphorie collective!

Concernant le festival de règle générale, nous pouvons souligner le professionnalisme des organisateurs. Malgré une édition annulée à la dernière minute en 2014 et un projet initialement basé en Belgique, la ville de Montpellier peut être fière d’accueillir chaque année dans le parc des expos de Pérols un événement aussi qualitatif. Les foules sont très bien gérées que ce soit à l’entrée, pour les vestiaires, pour le passage d’une scène à l’autre et ce, malgré le nombre conséquent de plus de 25 000 participants. Les scènes changent chaque année de look et on peut voir quelques améliorations, largement visibles sur la Green Room cette année. Malgré un festival relativement indoor, on peut noter un élargissement des attractions avec en plus de divers stands pour manger, un coin dédié au média GreenRoom qui proposait des live sets dans des cabanes -très- étroites, un stand tenu par Seasheperd et bien d’autres.

En conclusion, I Love Techno 2018 proposait la synthèse de ce qu’ils savent faire de mieux à savoir la plus grande fête de France du mois de décembre. En réunissant un public plutôt connaisseur, ce festival  » casse des culs  » comme on a pu l’entendre à l’aide de la crème des Dj qui seront programmé sur n’importe quel festival de l’été qui se respecte. En proposant un aussi gros événement, Montpellier devient une véritable destination en matière de clubbing et ce n’est certainement pas les technophiles originaires du sud de la France qui s’en plaindront. On félicitera encore une fois l’organisation et l’accent mis sur les scénographies, particulièrement intéressantes cette année! Un grand merci à I Love Techno de nous avoir proposé ce partenariat, mais également merci pour cette nuit qui restera dans la mémoire de nombreuses personnes. A l’année prochaine sans aucun doute possible.