Blaq Out nous sort trois films assez particuliers dans le système de production cinématographique et assez différentes les unes des autres en DVD. Revenons donc sur chacun de ces titres.
Commençons avec Fleur de Tonnerre , où l’on suit la première femme tueuse en série de France. La réalisatrice Stéphanie Pillonca instaure une ambiance lourde sur son récit, aussi lourde que la pression des mythes régionaux sur la jeune fille qui deviendra meurtrière. Il y a quelque chose de pesant et d’étouffant dans son style visuel ou narratif (alternant souvenirs et l’interrogatoire où ils sont racontés). Cela donne au récit une sensation perpétuelle de malaise qui fonctionne lors du visionnage tout en donnant une sensation de longueur qui déstabilisera sans aucun doute certains. Ajoutez à cela la prestation plus que convaincante de Déborah François dans le rôle titre et vous obtenez un film particulier, pas parfait mais assez unique dans le paysage cinématographique francophone pour mériter d’être vu.
Passons à Valley of stars , film iranien assez compliqué à cerner. En effet, c’est dans un véritable voyage dans l’irréel que nous entraîne Mani Haghighi, touchant à différents domaines et styles, comme différentes fausses pistes sur la nature de l’histoire qui nous sera narrée. C’est tout le sel du film, d’ailleurs : la quête de la vérité sur cette enquête en terrain mystique sur fond d’ambiance politique lourde et paranoïaque se transmet de manière extra-diégétique aux spectateurs. Ce trip sensoriel sur les multiples niveaux d’interprétation d’une histoire (et par cela d’écriture d’une œuvre, fictionnelle ou basée de manière historique) est donc fort recommandable si l’on cherche un labyrinthe réflexif cinématographique.
Enfin, terminons avec Les confessions par Roberto Andò. Ce n’est pas tant la mort du directeur de la Banque Centrale Européenne qui intéresse mais les réactions de ceux l’entourant. Nous ne sommes pas tant dans un thriller mais plutôt face à des personnages confrontés à leur imperfection dans un milieu clos et où la finance les a déshumanisés. Le tout est ponctué de flashback où le défunt, incarné par un Daniel Auteuil extrêmement sobre, discute avec un prêtre dans des conversations disposant de très bons dialogues. Le résultat final est clairement passionnant et suit une route inattendue.
Concernant les bonus, ils sont assez simples entre le making off des Confessions et les entretiens avec l’équipe de Valley Of stars et Fleur de tonnerre. Il faut ajouter à ce dernier Bocuse , le court-métrage qu’a co dirigé la réalisatrice. Si l’on ajoute la qualité sonore et visuelle des disques, il n’y a rien à redire sur ces éditions.
Blaq Out nous fournit donc en DVD trois films particuliers, pas parfaits mais dont l’aspect unique rend le visionnage intéressant et donc grandement recommandable.