Il faisait sombre, la nuit était presque tombée. Une forte tension était présente dans l’air. Quand soudain il bascula.

Comme tous les matins le réveil sonna. Je me suis levé, un matin comme les autres … Tout un rituel quotidien se mettait en place. Après avoir éteint mon réveil j’attrape les même affaires qu’hier, puis me rue vers la douche. Une fois bien réveillé je passe à table pour me faire toujours le même petit déjeuner : céréales avant le lait, bien sûr et biscottes. Je dévorais mon bol quand le téléphone sonna. J’ai d’abord hésité avant de répondre, il était tôt et le numéro ne faisait pas partie mes contacts. Je l’ai laissé vibrer dans le vide. Un deuxième coup de téléphone, le même numéro, ça doit être important, j’ai attrapé mon téléphone :

– « Oui, bonjour, c’est pour quoi? » Dis je, las et un peu pressé.

– « Bonjour c’est l’hôpital Bretonneau, les Urgences. Je vous appelle car hier soir nous avons pris en charge une personne que nous n’avons pas pu identifier, et la seule chose que cette personne ai pu nous dire est votre nom. « me dit l’infirmière.

– « D’accord, j’arrive tout de suite. »

J’ai pris ma voiture et suis directement parti pour l’hôpital. Là bas, personne ne pouvait m’expliquer ce qui avait bien pu arriver à cet homme. Il a été retrouvé presque mort au pied d’un immeuble en début de soirée. J’ai ouvert la porte et la j’ai vu un homme avec des bandages sur tout le corps, même sur le visage. Bien que certains de ses traits me semblaient familiers, je ne pu l’identifier mais quand il m’a vu, il s’est mit à s’agiter, on me demanda donc de sortir. Je n’ai jamais aimé les hôpitaux de toute manière, une odeur de mort nous attrape à l’entrée et nous lâche à la sortie. Après m’être excusé de ne rien pouvoir faire pour eux, je suis sorti de la chambre, les infirmières me demandant de repasser d’ici 24 heures pour essayer de l’identifier et que je devrais sûrement répondre à quelques questions de la police, qu’ils avaient appelé. J’étais un peu secoué et plein de questions. Pourquoi cet étranger avait-il donné mon nom? Que lui était -t-il arrivé?

Sur le chemin du retour je me suis arrêté boire un café, j’avais besoin de faire le point sur ce qu’il venait de se passer. J’étais au Palais, en terrasse, il n’y avait pas grand en monde en ville ce jour là, quasiment toute les tables de la terrasse étaient vides. Pourtant une personne s’assit près de moi. Elle n’arrêtait pas de me jeter des regards en coin, comme si elle m’observait. Au bout d’un moment, lassé de ce petit manège, je me tournai vers elle pour lui demander s’il y avait un problème, elle s’est alors laissé glisser vers moi, manqua de tomber en s’appuyant sur ma table, se releva rapidement puis pris la fuite sans plus d’explication. M’étant levé et l’observant partir, j’entrepris de la suivre mais je n’en avais pas la volonté, ma tête bourdonnait suffisamment comme ça. En retournant m’asseoir, je me rendis compte du subterfuge, la jeune femme avais profité d’un moment d’inattention pour me subtiliser mon téléphone. A la place, un mot était resté sur la table avec écris dessus une adresse et une heure de rendez-vous. Cette journée devenait de plus en plus bizarre. Pourquoi cet homme avait donné mon nom à l’hôpital alors qu’il me semble ne l’avoir jamais vu? Mais ces yeux.. « Et je n’ai même plus de téléphone. » Me dis je en regardant cet étrange petit bout de papier.

Je ne savais vraiment pas quoi faire, je voulais récupérer mon téléphone mais comment savoir ce qui pouvait m’attendre là bas . Il se faisait tard et je devais rentrer, j’avais encore du travail à abattre . Chez moi tout était beaucoup plus calme. Mon colocataire, comme à son habitude squattait ma console dans le canapé et n’en faisait pas beaucoup plus de ses journées. Je suis parti directement dans ma chambre. Je voulais du calme, de la sécurité et j’avais une décision à prendre. Durant le repas je me suis senti obligé de parler de ma journée, d’en souligner le caractère surprenant. Rien ne surpris mon colocataire, pour lui nous vivons dans un monde de fou et toutes ces aventures sont presque devenues des aléas du quotidien. Merci du soutien. Après, l’idée de se rendre au lieu de rendez vous ne l’enchantait guère et pour être honnête, à moi non plus. Il a raison, mieux valait il peut être abandonner et déclarer un vol, l’hôpital doit m’appeler. Mais elle ne m’a pas juste volé mon téléphone, elle m’as bien observé, surveillé, elle avait éveillé un doute au fond de moi, et ces yeux…

Une fois le repas terminé, je pris ma voiture pour aller à ce lieu de rendez vous, l’heure approchait et la peur montait petit à petit.

Arrivé devant la porte à l’heure donnée, je sonnai, personne ne répondit.

La jeune fille m’ouvra, l’air désolée.