Il y a quelques jours, j’évoquais la série Downton Abbey (une critique à retrouver ici: http://culturaddict.com/critique-downton-abbey-serie-britannique-succes-international/), dont la grande qualité lui a permis de bénéficier d’un succès public et critique important. L’annonce du film en 2018 a donc été plutôt bien accueillie, d’autant plus qu’il s’agit d’une suite directe à la série. Cependant, faire la transition du petit au grand écran est un exercice difficile qui peut parfois se solder en catastrophe … Et pour Downton Abbey alors ?

Film ou épisode ?

Soyons clairs : même si le film est compréhensible par quelqu’un n’ayant pas vu la série, il s’adresse avant tout aux fans de cette dernière. En effet, l’histoire du long-métrage se passe en 1927, peu après la fin de la dernière saison. La famille Crawley et ses domestiques reçoivent le roi George V et la reine Mary à Downton Abbey, ce qui, bien évidemment, amène son lot de problèmes et de péripéties. Le point fort du film est d’avoir gardé l’équilibre de la série entre humour, drame et sentiments : entre les problèmes familiaux, la solidarité entre domestiques et les complots contre le roi, tous les éléments sont là pour tenir les spectateurs en haleine pendant deux heures tout en ne dénaturant pas l’esprit de la série. Et c’est en cela que le film brille : il ne s’agit pas d’un simple épisode supplémentaire sur grand écran, mais véritablement d’un épilogue filmique qui conclut la série avec brio.

Julian Fellowes, scénariste de la série qui revient ici pour le film, offre également un véritable dénouement à certains points laissés flous à la fin de la série. L’histoire de Thomas Barrow a enfin une conclusion satisfaisante, et permet encore une fois d’appuyer le progressisme auquel la série faisait déjà la part belle. Le sort de la demeure, point également laissé en suspens, est ici également réglé lors d’une scène émouvante entre Mary et Violet.

Une production sobre et élégante

Passer de série à film signifie également que le budget augmente et que la production est plus travaillée. Si les différences entre les deux ne sont pas flagrantes, on peut tout de même noter quelques améliorations notables : les plans larges sur les paysages anglais sont bien plus fréquents, les travellings sont plus nombreux (notamment lors de la scène d’introduction, très habile), et les figurants plus nombreux. Cependant, dû à la nature assez intimiste de la série, la mise en scène reste tout de même sobre, avec beaucoup de scènes de dialogues filmées en champ-contrechamp.

Du côté des acteurs, on retrouve le casting original pour le plus grand plaisir des fans : Molesley, toujours aussi étourdi, Tom Branson, toujours aussi attachant, Mrs Bates, toujours aussi ingénieuse; bref, rien n’a changé. L’histoire se concente d’ailleurs bien plus sur l’histoire des domestiques bien plus que sur la famille, ce qui nous permet de profiter de leur interprétation incroyable des personnes. Cependant quelques nouveaux visages font également leur apparition. Signalons notamment la présence d’Imelda Staunton dans le rôle de Lady Bagshaw, qui retrouve son acolyte Maggie Smith avec qui elle avait notamment tourné pour les films de la saga Harry Potter.

En bref, si vous avez aimé la série Downton Abbey, vous ne pourrez qu’aimer le film, qui conclut magistralement l’histoire de la famille Crawley. Pour les autres, allez-y par simple curiosité : le film vaut le coup rien que pour faire découvrir la série.