Un grand couturier vit une aventure étrange. Alors qu’il prend en main une grande maison de Haute couture, comme un achèvement de sa jeune et brillante carrière, il doit se rendre au Canada pour les funérailles de son père subitement décédé. Entre déménagement de la maison paternelle et glaçante découverte, le film jongle entre différentes tonalités, drame, humour macabre et horreur, le spectateur est mis à rude épreuve face au comportement désordonné du créateur, peu habitué à gérer l’inattendu. Le film Le Successeur est réalisé par Xavier Legrand, à la barre du très justement acclamé Jusqu’à la garde. Il prend tout le monde à contre pied dans ce film étrange. Sous peine de dévoiler le twist, impossible d’en dire trop. Si ce n’est que l’image de ce père perdu de vue en prend un sacré coup, jusqu’à l’affubler des pires ignominies. La réalisation est de qualité mais les choix scénaristiques surprennent. Il est même difficile de croire à cette histoire un peu abracadabrante, car tout sonne peu faux. L’accent canadien, les péripéties et puis surtout l’air ahuri du héros qui ne sait pas trop comment se sortir de cette béchamel infernale qui tient plus de la farce macabre que du thriller. L’artiste Sebastian est à la musique pour une ambiance oppressante du meilleur effet. La thématique du labyrinthe est omniprésente dans le film, du parcours du défilé initial à cette maison labyrinthique où le héros se perd dans ses tourments intérieurs. Au final, le film ne fera pas des millions d’entrée du fait de son étrangeté et des thèmes abordés. Surprenant donc, même malaisant.

Synopsis:
Heureux et accompli, Ellias devient le nouveau directeur artistique d’une célèbre maison de Haute Couture française. Quand il apprend que son père, qu’il ne voit plus depuis de nombreuses années, vient de mourir d’une crise cardiaque, Ellias se rend au Québec pour régler la succession. Le jeune créateur va découvrir qu’il a hérité de bien pire que du coeur fragile de son père.