Universal Theory est un film ardu au pitch séduisant. Un jeune doctorant en physique part assister à une conférence sur le multivers au cœur des paysages montagneux helvétiques. Il rencontre une pianiste, d’autres physiciens, sa thèse divise, et puis le temps semble prendre des libertés avec la logique, des morts réapparaissent, la vision se brouille, le tout dans un noir et blanc classieux qui concourt au mystère général. Le déroulé prend le temps d’installer une ambiance mais sans jamais vraiment faire décoller l’intrigue, laissant le sentiment diffus de trop peu. Alors ce n’est pas du Doctor Strange, il n’y a pas de super méchant, juste des anciens nazis et des policiers en pardessus cuir du plus bel effet. Quant à la romance, elle ressemble à un cheveu blanc sur une soupe froide, sans vrai décollage ni de véritable tension dramatique. Le film est avant tout conceptuel, elliptique, il laisse entrevoir la possibilité des multivers sans donner aucune explication. Les acteurs y croient, ils multiplient les faciès concernés mais y croient-ils vraiment? Le spectateur attend un twist, un retournement, une parenthèse enchantée, mais rien ou presque ne parvient à le sortir de sa torpeur. C’est toujours un plaisir de voir un film en allemand, surtout avec ce noir et blanc si séduisant, mais la postérité du film est bien mal engagée. Parviendra-t-il à en rester une trace? L’avenir dira…

Synopsis:
1962 : lors d’un congrès de physique dans les Alpes suisses, le jeune Johannes défend une théorie sur l’existence de mondes parallèles. Mais personne n’y croit, pas même son tuteur. Les mystères s’accumulent pourtant : une curieuse formation nuageuse dans le ciel ; la présence fantomatique de Karin, cette jeune pianiste qui l’obsède et semble tout savoir de lui… Et ces personnes victimes d’accidents étranges dans la montagne ? Le réel semble bien fragile en ce lieu.