Hubert Bonisseur de la Bath est de retour pour un 3e volet qui a fait grincer quelques dents. La formule a perdu de sa fraicheur, l’humour ne fait guère plus mouche et ces aventures sentent la formule toute faite et surtout réchauffée. Jean Dujardin continue à vouloir singer le regretté Jean-Paul Belmondo à coup de mimiques et d’humour constant, mais ça ne fonctionne pas vraiment…

Un espion pied nickelé… et fatigué

Le scénario est limité. L’espion est envoyé en Afrique pour empêcher un coup d’état. Rien de vraiment rocambolesque, Hubert marche sur des œufs pour éviter les réflexions racistes et ménager ses hôtes, d’où quelques situations truculentes, guère plus. Pour l’accompagner, un jeune espion freluquet beatnick l’accompagne, Pierre Niney tente le contre-emploi sans jamais faire plus que sourire. L’humour omniprésent dans le premier volet est ici parfois absent, la drôlerie a laissé place à une réflexion planplan sur le temps qui passe et la transformation du héros en relique du passé. Pourquoi pas, mais il n’y a pas de quoi rire, pas vraiment. Le film est un tantinet long et l’ennui pointe à l’occasion, embêtant pour une comédie. Et c’est bien le problème avec ce film, il ne fait pas toujours rire, les dialogues sentent bon la naphtaline, comme si au lieu d’assumer son décalage temporel, le film tentait une modernité qui lui sied mal. Bonisseur de la Bath est un dinosaure, en faire autre chose casse le charme et déçoit car l’intérêt décroit à mesure que le personnage réalise sa transformation. Sa carrière débutée sous René Coty finit sous Mitterrand après un passage sous Giscard, pourquoi pas, mais le personnage n’est alors plus le même et son adaptation à la modernité brise le totem du personnage de cartoon. En gros, il se prend trop au sérieux et change d’envergure, en quittant ses habits de bouffon magnifique, il perd toute sa stature, qu’elle soit fantasmée ou réelle. Quant au concept africain, lui aussi il ne prend aucune ampleur, faute d’un scénario suffisamment travaillé.

Ce 3e volet ne fonctionne jamais vraiment, quelques blagues sauvent l’affaire mais le film est comme le personnage d’OSS 1001, il disparait sans laisser de traces, sans regrets ni audace.

Synopsis: 1981. Hubert Bonisseur de La Bath, alias OSS 117, est de retour. Pour cette nouvelle mission, plus délicate, plus périlleuse et plus torride que jamais, il est contraint de faire équipe avec un jeune collègue, le prometteur OSS 1001.