Nombreux sont ceux qui le savent sur Culturaddict, je suis un fan absolu des oeuvres de Stanley Kubrick. Le temps passe depuis sa disparition en 1999, mais il continue à fasciner, ses films ne vieillissent pas et il n’a jamais été autant d’actualité. Retour sur tous les axes principaux de ma fascination pour lui.

Un réalisateur exigeant

Il est bien connu que le réalisateur était d’une exigence folle sur les plateaux de ses films, autant avec les techniciens qu’avec les acteurs. Le réalisateur américain est devenu une bête noire pour Shelley Duvall sur le plateau de Shining et il pouvait passer des années à réaliser des recherches documentaires pour finement préparer des films sans pour autant aboutir à des tournages, comme pour le projet Napoléon. Impliqué dans chacune des étapes de la fabrication de ses films, c’était un véritable bourreau de travail, acharné, méticuleux, insatiable. Jusqu’à la promotion, la distribution et l’exploitation. Difficile de croire que 24 heures par jour lui suffisaient…

Un indépendant forcené

Le réalisateur de 2001, l’odyssée de l’espace en 1968 est parvenu à surnager dans l’univers hollywoodien en gardant toujours son indépendance. Malgré la standardisation croissante des exigences de l’industrie, il n’a jamais cédé un pouce de terrain sur sa si chère indépendance. En adaptant des oeuvres littéraires originales, il a toujours livré sa version sans jamais accepter aucune intervention hasardeuse de grands directeurs de studio. David Fincher a toujours en travers de la gorge le montage final d’Alien 3, d’où son exigence d’indépendance, à l’instar de Kubrick. Sa marge de manoeuvre incroyable force encore le respect. Le décorateur de 2001, Ken Adam, déclarait d’ailleurs que  Kubrick était un homme extrêmement difficile et talentueux, mais il doit prendre maintenant des tranquillisants…

Un homme secret

La pression infligée à l’entourage du réalisateur a disparu depuis sa disparition. Les proches et les connaissances peuvent maintenant parler, ce que Kubrick lui-même faisait très peu avec les médias. Il gardait la main sur sa biographie et très peu d’extraits sonores existent pour l’écouter donner des pistes de réflexion sur ses intentions. Si le directeur de la revue Positif, Michel Ciment, a pu échanger à de nombreuses reprises avec le maitre à partir de Barry Lyndon en 1975), et sur Shining en1980 et Full Metal Jacket en 1987, peu sont ceux qui peuvent dire la même chose. Son livre Kubrick publié chez Calmann-Lévy en 1980 et 1999 doit absolument être lu pour des échanges enrichissants entre le journaliste et le réalisateur. Michel Ciment a d’ailleurs conservé les enregistrements des entretiens.

Personnage mystérieux qu’un des plus grands réalisateurs de tous les temps. Exigeant, voire despote, il a construit une filmographie sans erreurs ni fautes de gout. C’est peut-être nécessaire pour atteindre un tel niveau de maitrise…