On a tous des rêves, des fantaisies pour notre futur. Il arrive souvent que l’on reste à s’imaginer une vie meilleure où l’on sort avec la personne pour qui on a un coup de cœur et où l’on vit des aventures extraordinaires. Mais il arrivera toujours un moment où la réalité va nous rattraper et c’est exactement ce que raconte La vie rêvée de Walter Mitty.

Walter Mitty est employé d’un magazine photographique qui passe plus souvent sa vie à la rêver qu’à la vivre. Mais cela va changer quand il doit partir à la recherche d’une photo importante.

Une comédie plus posée

Ben Stiller a su prouver qu’il pouvait toucher à divers styles de comédie en tant qu’acteur mais c’est en tant que réalisateur qu’il s’est montré plus intéressant. Son Tonnerre sous les tropiques est sans doute l’une des critiques les plus acerbes d’Hollywood, tout en étant absolument  hilarant. Ici, il freine sur la satire acide pour toucher à quelque chose de doux et optimiste. En s’attaquant à un modèle de la comédie américaine, il en profite pour se l’approprier dans un style classique mais néanmoins moderne. Il transpose ce personnage dans notre société afin de jeter un regard assez triste sur celle-ci, notamment sur l’aspect économique des médias actuels et la passation au numérique. On peut voir dans l’avenir du magazine Life la crainte de la perte des idéaux journalistiques dans un but uniquement financier.

Profiter de l’instant présent

Pour revenir à notre héros, il est un pur symbole de la fuite vers l’imaginaire qui fait beaucoup d’adeptes. En effet, il est toujours plus facile de rêver notre réalité que réaliser nos rêves. Nous sommes dans une perpétuelle fuite en avant sans profiter de l’instant présent que ce soit pour concrétiser nos projets ou bien admirer le monde qui nous entoure. Ainsi, dans une société où tout passe désormais par les réseaux sociaux, la scène de photographie de Sean Penn semble être une bulle quasi poétique dans le fait de chérir des souvenirs car ils sont gravés dans notre mémoire plutôt que de devoir tout partager pour prouver nos dires.

Oser vivre

Mais surtout, il y a une confrontation à la réalité qui est inévitable. Walter aura beau se réfugier dans son monde par le biais de scènes aux effets clairement visibles pour souligner l’aspect factice de celles-ci, il ne pourra pas réellement vivre tant qu’il n’aura pas cherché à poursuivre une véritable aventure. Cet appel de la « vie » sera souligné par un travelling exaltant, en opposition aux plans fixes auparavant utilisés pour appuyer la banalité de son existence « ordinaire ». C’est en osant se rebeller contre l’ordinaire que l’on devient extraordinaire : en sortant des carcans fixes que l’on essaie de nous appliquer, on se libère par le mouvement, par les rencontres et par les expériences.

« La vie rêvée de Walter Mitty » est un appel optimiste à l’aventure, un rappel pour sortir le rêveur extraordinaire qui sommeille en nous et la preuve que la réalité est la plus grande source de souvenirs à chérir car ils ont été réels et plus seulement factices.