Oui, certains films d’action ont réussi à trouver grâce à mes yeux. Pour des raisons variées, de l’action vraiment inédite et bien réalisée, un niveau de violence acceptable, de l’humour, un traitement loin des standards hollywoodiens, pas la peine d’en dire plus. J’en liste 10 pour bien montrer que non, je ne suis pas allergique aux blockbusters, j’ai seulement envie d’une vraie vision du réalisateur, pour aller plus loin que le simple divertissement.

Sous les pavés du blockbuster, la plage de l’ambition

A tout seigneur tout honneur, je vais commencer ma liste par The Dark Knight. La lutte du bien contre le mal, la bataille pour l’âme de Gotham, un méchant qui exploite toutes les faiblesses du héros et qui ne cherche ni la gloire ni l’argent, le film propose un combat dantesque entre Batman et le Joker. Si ce film a mis tout le monde d’accord, c’est aussi grâce à la prestation d’Heath Ledger, plus que convaincant en ennemi mortel de la chauve-souris.

Watchmen de Zack Snyder, c’est surtout l’adaptation de la BD d’Alan Moore. Les super héros sont fatigués, rejetés, ils n’y croient plus. Tous? Non, l’un d’eux essaye de remonter le moral de tout le monde jusqu’à le payer de sa vie. Le personnage de Rorschach ne transige pas avec la justice, jusqu’à jouer avec ses limites. Si le film est si bon, c’est aussi grâce à son ambivalence. Le mec est sympa, mais faut pas trop jouer avec lui.

Kick-Ass n’est pas vraiment un super héros. C’est plutôt un geek qui aimerait bien pouvoir sauver la veuve et l’orphelin. Le film est d’abord distrayant grâce à son idée de départ, puis il dérape très vite dans une violence incontrôlable quand débarque la jeune Hit-Girl et là… le film assume et devient absolument jouissif. Âmes sensibles s’abstenir.

The Green Hornet, c’était d’abord une série télévisuelle des années 60 avec Bruce Lee au casting. Quand Michel Gondry l’a ressuscitée, il en a fait un film assez étrange, avec un faux rythme et un personnage principal presque perdu dans un milieu de gangsters. Heureusement, il a son fidèle compagnon pour le sortir des chausse-trappes, Kato. Le film est juste fun, assez peu connu mais on touche au top du divertissement, pour une fois sans prise de tête mais très bien fait.

Avengers Infinity War pourrait être un énième Marvel avec des super héros qui échangent trois coups entre deux blagues au milieu de super effets spéciaux. Mais le personnage de Thanos apporte une profondeur inattendue en poursuivant un but ambivalent. Sauver l’univers en en sacrifiant la moitié. Inhabituel… mais le personnage donne tout son sel au film.

Bon, quand T2 est sorti, j’avais 13 ans, donc voilà, on touche au souvenir d’enfance. La musique de Guns & Roses, Schwarzy en robot invincible, un méchant pas cool du tout, des scènes au rythme de fou sans temps mort, on touche à la perfection. Le blockbuster n’est pas débile, il est survitaminé et envoie du lourd en continu. Un très bon exemple à suivre…

Qui a vu les deux premiers épisodes de Mad Max au milieu des années 80 pourra se demander si George Miller ne se fiche pas un peu de leur tronche. Car la quasi totalité des scènes sont reprises pour un reboot… jouissif! L’action est omniprésente, le héros lutte pour sa survie, impossible de rester de marbre devant ce grand spectacle. Et tant pis pour Mel Gibson.

Interstellar est-il un blockbuster? Je pense que oui, et un très bon blockbuster. Avec un scénario à deux doigts de s’effondrer à tout moment mais Christopher Nolan parvient à maintenir le navire à flot tout du long. Avec une super musique, des super acteurs et une histoire qui transporter les spectateurs au-delà des étoiles. C’est beau. Respect Christopher Nolan.

Même question Cloud Atlas est-il un blockbuster? Dans un sens oui, car il y a de l’action (mais pas que), 6 histoires avec les mêmes acteurs qui jouent des rôles différents, du suspense, de l’humour, de l’amour, de l’aventure. D’accord, le film est bien plus qu’un blockbuster mais le spectacle est éblouissant. Un film que je peux revoir tous les ans pour le plaisir.

Je finis avec un plaisir coupable, le seul épisode de James Bond avec Daniel Craig qui trouve grâce à mes yeux, Casino Royale. Le héros est animal, il réfléchit vite, il agit sans coup férir, il est dans le bon camp mais pourrait très bien être un terroriste, question d’opportunité. J’adore ce côté sans pitié, à la limite entre le bien et le mal. L’ambivalence, quel beau sentiment cinématographique!