Ex-fan absolu du cinéma de Wes Anderson, il m’est maintenant difficile de tenir très longtemps devant un de ses films. La forme prend le pas sur le fond, les actions sont ralenties au maximum, les détails visuels obstruent toute vision d’ensemble, la chorégraphie remplace le scénario. Et comme il s’ingénie à répéter toujours le même film avec les mêmes acteurs (ou presque), son cinéma s’est peu à peu transformé en comique de répétition. La dernière folle aventure originale et surprenante date déjà de 2012 avec Moonrise Kingdom, 2014 à la limite avec Grand Budapest Hotel. Narrateur à la voix atone et monocorde, anecdotes multiples et décousues, actrices dénudées à l’occasion, le style est devenu une marque de fabrique et empêche toute envolée. Wes Anderson est devenu un marionnettiste aux poupées fidèles et convenues. Les faciès sont faits de béton, sans sourires ni larmes, les émotions sont absentes autant dans la salle que sur l’écran. Ce qui devrait être un pur plaisir n’est plus qu’une longue torture mentale. Le kitch et le ridicule assumé sont devenus des leitmotivs quasi communistes, robotiques, monolithiques et plombants. Le nom est là, les illustres premiers films également, tous ces La vie aquatique, La famille Tenenbaum, A bord du Darjeeling limited, mais à 54 ans le réalisateur est déjà un dinosaure, une relique du passé, ne sachant pas évoluer, il s’est comme figé dans l’ambre. Il bouge à peine. Il ne respire plus. Mais l’espoir demeure de le voir réaliser une nouvelle pépite. Un jour.

Synopsis:
Asteroid City est une ville minuscule, en plein désert, dans le sud-ouest des États-Unis. Nous sommes en 1955. Le site est surtout célèbre pour son gigantesque cratère de météorite et son observatoire astronomique à proximité. Ce week-end, les militaires et les astronomes accueillent cinq enfants surdoués, distingués pour leurs créations scientifiques, afin qu’ils présentent leurs inventions. À quelques kilomètres de là, par-delà les collines, on aperçoit des champignons atomiques provoqués par des essais nucléaires.