Mad Max Fury Road sorti en 2015 rallumait la mèche avec bonheur. Le réalisateur George Miller introduisait des nouvelles idées épatantes dans la saga eighties autrefois portée par Mel Gibson pour un résultat invraisemblable et certainement le meilleur film d’action des années 2010. Il tente de rééditer l’exploit en 2024 mais il était difficile de faire mieux, même de faire aussi bien. Furiosa est un film bavard, long et même ennuyeux, sans l’incroyable touche de fantaisie de MMFR.

Un préquel sans surprises

Le film débute dans une oasis perdue au milieu du bush australien sec et hostile. Verdure luxuriante, fruits à profusion, abondance de tout, ce pays d’Eden est bien caché et personne n’est capable de le trouver, en théorie, sauf à tomber dessus par hasard. Quelques bikers y pénètrent justement pour leur plus grand bonheur et font la rencontre de la jeune Furiosa (ce n’est donc pas un surnom, quelle idée de ses parents de l’appeler ainsi!), qu’ils kidnappent, non sans mal, car sa mère fait tout pour la récupérer en vraie mère loup qu’elle est. Le film débute avec un ton didactique qui tranche avec les épisodes précédents de la saga Mad Max, bien moins linéaires, qui faisaient atterrir le spectateur dans un contexte post-apocalyptique sans prologue superflu. Ce ton empreint tout le film pour un luxe de détails superflus qui polluent la narration tout du long avec ses parties bien découpées, les explications cassent le rythme et les interminables discussions n’apportent qu’un ennui répétitif. Alors le film introduit un nouveau méchant, Dementius (Chris Hemsworth), véritable moulin à paroles et croisement entre Jack Sparrow et Thor. Censé être la grande attraction du film, il en est surtout le maillon faible car il tente de capter l’attention tout du long alors que les spectateurs aimeraient surtout voir plus Furiosa (Ana Taylor-Joy). Le film explicite (trop) son parcours avant son incarnation flamboyante par Charlize Theron dans MMFR, le Max original n’apparait que trop furtivement au détour d’une scène, plus en clin d’œil malin qu’en vrai personnage de l’intrigue. Dementius passe son temps à jacasser avec des mots d’esprit et des postures de comédien de théâtre, le sable a remplacé les flots marins du pirate des caraïbes et il chevauche un char à 3 motos comme dans les courses antiques. Là où Immortan Joe s’imposait par son charisme animal et silencieux, Dementius fatigue rapidement, surtout que le personnage est autant caricatural qu’improbable. Alors Immortan Joe apparait avec toute sa cour de favoris et son harem, pour placer ce film dans la lignée de MMFR, le film multiplie les scènes d’action et les poursuites infernales, mais la surprise est éculée, tout a déjà été vu dans MMFR et en mieux. Les soldats prêts à se sacrifier pour aller au Valhalla, les véhicules au look punk, le convoi qui traverse le désert entre Gastown et la citadelle, le réalisateur creuse le contexte post apocalyptique mais peine à surprendre 2 heures durant (2h28!). MMFR apportait une vraie nouveauté formelle ainsi qu’un rythme trépidant, Furiosa s’étire en longueur.

Annoncé comme un nouveau film ébouriffant, Furiosa peine à convaincre et les spectateurs s’ennuient ferme. Trop plein de palabres, des personnages qui apparaissent et disparaissent, de coups tordus, d’action. Furiosa n’est pas MMFR, définitivement pas.

Synopsis:
Dans un monde en déclin, la jeune Furiosa est arrachée à la Terre Verte et capturée par une horde de motards dirigée par le redoutable Dementus. Alors qu’elle tente de survivre à la Désolation, à Immortan Joe et de retrouver le chemin de chez elle, Furiosa n’a qu’une seule obsession : la vengeance.