Le réalisateur Roman Polanski et le photographe Ryszard Horowitz se connaissent depuis déjà très longtemps. Bien qu’amis, ils ne se sont jamais rendus tous les deux dans la ville de leur enfance, Cracovie en Pologne. Au fur et à mesure de leurs déambulations dans la capitale des rois de Pologne, ils se remémorent leurs souvenirs. Leur enfance, l’arrivée des allemands en 1939, l’édification du ghetto de Cracovie, les départs pour les camps, les disparitions dans les chambres à gaz, les douleurs. Bien qu’amis, ils déclarent n’avoir jamais voulu raviver ensemble tous ces souvenirs douloureux. C’est devant la caméra de Mateusz Kudla et Anna Kokoszka-Romer qu’ils se livrent à des émouvantes confessions. Ils se souviennent des limites du ghetto, de la difficulté d’y survivre, des rafles, de la chance qu’ils ont eu d’être encore vivants. Ce sont d’ailleurs les réalisateurs qui ont retrouvé le petit-fils de celui qui a caché le jeune Romek échappé du ghetto. Moment d’intense émotion quand les 2 hommes s’étreignent, conscients d’être les témoins privilégiés d’une douloureuse page d’histoire contemporaine. Le film monte d’ailleurs en crescendo dans l’émotion, le nom d’Oskar Schindler est évoqué, le nom des disparus dans les camps aussi. Le documentaire est sobre, direct, les 2 hommes sont survécu à l’inimaginable, à côté de quoi toute polémique médiatique semble peser bien peu lourd au regard des approximations souvent évoquées par des personnalités trop avides de sensationnalisme et de raccourcis faciles. Ce qui frappe également, c’est l’humour avec lequel il ravivent leurs souvenirs, preuve d’un recul inimaginable sur les difficultés vécues dans une période si tourmentée. Un documentaire vraiment immanquable qui ne passe hélas pas dans beaucoup de salles, c’est un tort. La salle n’était pas bien pleine, mais nul doute que chaque spectateur a eu le cœur retourné à l’écoute des témoignages vibrants des 2 hommes qui ont su rebondir dans des disciplines différentes mais dans lesquelles ils ont su exceller.

Synopsis: Ce documentaire suit Roman Polanski dans la ville où il a vécu enfant, en compagnie de son ami de toujours, le photographe Ryszard Horowitz, survivant de la Shoah, qu’il a rencontré dans le ghetto juif de Cracovie pendant la Seconde Guerre mondiale. Ensemble, ils arpentent les rues et confrontent leurs souvenirs…