Tracks 3Choix cornélien entre Mr Holmes / Eddie the Eagle et Dieu, ma mère et moi / Tracks. Entre le cinéma commercial et le cinéma d’auteur, j’ai beaucoup hésité. Mais ‘j’ai choisi d’aller voir des petits films. Bien m’en a pris!

Dieu ma mère et moiDieu, ma mère et moi (2/5) est un film espagnol de Federico Veiroj. Un trentenaire décide de renier sa foi catholique qu’il estime lui avoir été imposée sans son consentement dès son plus jeune âge. Ses proches ne comprennent pas cet acte fort et symbolique,  l’apostasie est aussi rarissime qu’impossible. L’église met systématiquement des bâtons dans les roues de ceux qui s’y risquent pour conserver son stock de fidèles. Gonzalo Tamayo (Álvaro Ogalla) prête ses traits lunaires et rappelle Guillaume Gallienne avec sa touffe de cheveu et son regard perpétuellement ahuri. Il mène sa lutte entre une mère déconnectée de ses préoccupations, des prêtres retors et une cousine qu’il aime fougueusement sans pouvoir officialiser sa passion. Le film contient les ingrédients habituels du cinéma espagnol. Un rythme de parole à la mitraillette, des regards fixes et intenses, des péripéties ubuesques. Il manque peut être un élément distinctif pour faire évoluer le concept et ne pas faire penser à un énième clone de Pedro Almodovar.

 

TRacks 2

TRacksTracks (5/5) est un vrai coup de coeur. Adapté d’une histoire vraie, le film raconte le périple d’une jeune australienne blondinette d’est en ouest sur un parcours de 3000 km. Avec ses chameaux et son chien, elle choisit la solitude des grandes espaces pour faire le point. Le film dévoile ses flashbacks au compte-gouttes et éclaire patiemment les enjeux de cette longue marche. Mia Wasikowska apporte sa grâce et sa détermination à une héroïne blessée par la vie. Son caractère en acier trempé lui font continuer sa route par delà les obstacles, l’extrême aridité des paysages et les coups du sort. Adam Driver fait également une apparition remarquée dans ce film de John Curran qui pousse le sens de l’ellipse à son maximum. Quelles sont les raisons d’entreprendre un tel voyage intérieur? Au-delà du voyage, c’est une histoire de deuil et d’introspection dans les paysage du bush australien. On aperçoit la montagne sacrée d’Ayers Rock et on touche du doigt les croyances mythiques des aborigènes. Et on apprend que l’Australie est peuplée de chameaux (ou plus tôt de dromadaires). Un grand moment de cinéma, comme un grand trip éveillé dans les paysages magnifiques de l’Australie et cette histoire de volonté.