L'idéalFrédéric Beigbeder adapte son ouvrage Au Secours Pardon dans un déluge de cynisme et de sexisme. Choquant? Non, on a l’habitude du bonhomme qui déçoit s’il n’accumule pas les blagues graveleuses et too much. C’est le principe, il faut le savoir sous peine de s’exciter pour rien. Mais je suis fan, malgré tout. Malgré l’outrance et les excès, je reste un inconditionnel. L’Idéal reste dans les clous, ça devrait bien vous faire rire.

Après son adaptation de L’amour dure 3 ans, Fred reprend l’acteur Gaspard Proust pour interpréter l’éternel Octave Parango en model scout à Moscou. Il recherche des beautés pas encore découvertes et les propose aux richissimes oligarques russes. Promotion sociale, il doit maintenant travailler pour une grand boite de cosmétiques L’Or… euh, L’Idéal. Même métier, contexte différent. Toujours des filles, par dizaines, au physique stéréotypé et formaté. De grandes brindilles mincissimes qui mangent… pas, ou peu. Octave est critiqué, roulé dans la gadoue, vilipendé. Mais lil s’en tamponne le coquillart avec une pate d’éléphant. Il s’en tamponne et se contente de méprises ses détracteurs.

Bref, du Beigbeder pur jus, comme on l’aime. J’avoue être assez sensible avec son nihilisme bobo. Pour avoir lu tous ses ouvrages, de 99FF jusqu’à Windows on the world en passant par Oona et Salinger, Fred creuse son sillon de la répartie qui tue pour résumer une pensée trop longue. Il tape juste parce qu’il s’en moque. Il pourrait rédiger la recette du boulgour au sésame thaï, il ajouterait des mots crus et une cuisinière ukrainienne dénudée. Et pourquoi pas. C’est un style.

L’amour dure 3 ans m’avait fait bien rire, avec son Joey Starr à contre emploi et son Gaspard Proust faussement naif et vraiment perdu. Fred met un peu de lui dans ce chien fou faussement sage. Ca peut lasser et irriter, moi ça me fait fondre. Contradiction? Non, je reste objectif, lui aussi, on se comprend bien.