Quelques mois après sa sortie sur les écrans, The Big Short me fait toujours le même effet. Une bombe cinématographique, ludique, pédagogique, extatique. Le film raconte comment la crise financière de 2008 a rasé l’économie, comment les coupables n’ont pas été inquiétés et comment les gouvernements sont venus à la rescousse des banques. Ce film est rien de moins qu’un chef d’oeuvre de subtilité et d’humour. Le film est sorti en DVD, j’ai donc pu le regarder à nouveau et mon sentiment reste le même: Wouah.
Années 2000, l’économie mondiale roule sur l’or, les bonus s’accumulent. Pourquoi la situation changerait-elle? Pourtant quelques gars futés devinent qu’un retournement est en train de s’opérer. Les particuliers s’endettent, lourdement, à taux variable, devenant des proies potentielles en cas de montée des taux. Christian Bale voit les chiffres, Ryan Gosling flaire le bon coup et Steve Carell suit le mouvement. Pas des génies, juste des personnages attentifs et conscients. Est-ce à dire que tous les autres étaient inconscients? Le film pose la question, peut être que la situation profitait à un très grand nombre de filous décidés à accumuler le cash. Tout simplement.
Le film accumule les montages à la hache, à tout vitesse, dynamiques et bidonnants. La forme sert le fond et aide surtout à ne pas lâcher le film. Car le sujet est aride, technique, incompréhensible pour qui ne touche pas les mathématiques financières, même de loin. Et le film devient du grand art. Des personnages incongrus parlent de finance comme s’ils la connaissaient parfaitement, et la caméra fait des arrêts sur image. Le film devient l’égal du rythme trépidant des marchés. Acheter, vendre, les décisions se prennent à toute vitesse, l’emballement de l’image se calque sur l’emballement de la réalité.Les acteurs eux mêmes se mettent au diapason. Ryan Gosling devient brun, Steve Carell est blond, Christian Bale n’a qu’un oeil, le travestissement sert le propos. Le film pourrait être une fiction macabre, ou une farce sournoise, mais non, il est censé dépeindre une basse réalité. Les 2 heures du film passent comme dans un rêve. Des morceaux rap, technos ou rock impriment le rythme et l’humour est omniprésent? Toujours…. le film est une farce grotesque, un pied de nez d’Hollywood à la finance. Sans conséquences, car personne ou presque n’a été inquiété dans les hautes sphères. Comme le conclut le film, seules les petites gens ont finalement trinqué. Ceux qui n’ont rien et ont cru pouvoir profiter d’un système qui ne voulait pas leur bien.
Un film d’intérêt public, tout simplement…