Soigner ses fêlures dans l’espace serait-il un thème à la mode chez les cinéastes acclamés par la critique ?
Après Gravity (Alfonso Cuarón) puis Interstellar (Christopher Nolan), James Gray nous propose une nouvelle odyssée spatiale avec Ad Astra.

L’envol de James Gray

Dans un futur proche, le héros de l’aérospatiale Roy McBride enchaîne les exploits et les performances physiques. Il s’agit d’un être seul, déshumanisé, presque robotique. Suite à d’inquiétantes perturbations climatiques menaçant l’équilibre de la planète, il va traverser système solaire à la recherche de son père, brillant astronaute disparu seize ans plus tôt.

Vers la lumière

Si la première partie propose plusieurs scènes d’actions à couper le souffle, la deuxième partie du film est centrée sur le voyage de Roy. La solitude devient peu à peu totale, oppressante. James Gray filme l’espace comme personne, dans de larges plans doux et contemplatifs merveilleusement mis en valeur par la partition subtile de Max Richter (The Leftovers). La quête de Brad Pitt n’est pas sans rappeler celle de Martin Sheen dans Apocalypse Now, à la recherche d’un inquiétant démiurge inatteignable.
Brad Pitt est magnifique et propose un jeu tout en sobriété et en retenue.
Les inoxydables Space Cowboys Donald Sutherland et Tommy Lee Jones sont très touchants.

Si vite expédié

Le film n’est hélas pas exempt de défauts. Tout va trop vite dans la deuxième partie. Les moments de contemplation se font trop brefs et le final arrive à grande vitesse, peu audacieux tant le reste du film était étincelant. Les derniers instants semblent bien termes et convenus, quel dommage.
Ad Astra n’en reste pas moins un long métrage étonnant, parfois éblouissant, pénalisé par un final bâclé.