Le fait que l’actrice principale Renate Reinsve reçoive le prix d’interprétation au Festival de Cannes m’a paru un argument suffisant pour tenter une séance ciné. Bien mal m’en a pris. Le parcours de cette jeune femme qui ne sait pas ce qu’elle veut et navigue entre doutes et atermoiements est un vrai défi à l’endurance. Sa mine sympathique ne cesse de s’étaler sur l’écran pour bien montrer son indécision chronique, elle change de cursus, elle change d’hommes, son inconséquence est peut-être le reflet de l’époque contemporaine où tout attachement est considéré comme suspect, toute ligne de conduite doit être systématiquement sabordée. La vie est faite de virages et de boucles comme dans une fête foraine, et pourquoi pas, il faut juste apprécier le concept. Le réalisme total du film fait partager les nœuds au cerveau d’une jeune femme plongée dans une indécision perpétuelle. Difficile de voir autre chose qu’une séance de psychothérapie de jeune femme où il est de bon teint d’étaler sa vie intime, ses attributs physiques, ses peurs et ses espoirs, et où le manque de pudeur est favorisé à outrance. Je m’éloigne de l’aspect cinématographique, mais comme le film fait 2h08, il faut bien pouvoir s’accrocher si ce type de film n’est pas sa tasse de thé. Alors j’avoue le péché ultime, un de ceux qui pourrait me voir crucifier, je suis sorti avant la fin du film, je l’avoue volontiers mais je ne supportais plus ce qui ressemblait à un étalage sans relief, plus près du laïus égotiste que du film. Au final, l’article n’est pas vraiment une critique conventionnelle, plutôt un avertissement. Les fans de Girls ou Sex in the City adoreront le film, ceux qui sont allergiques aux chichitages pourront passer leur chemin sans rien manquer d’impérissable.

Synopsis: Julie, bientôt 30 ans, n’arrive pas à se fixer dans la vie. Alors qu’elle pense avoir trouvé une certaine stabilité auprès d’Aksel, 45 ans, auteur à succès, elle rencontre le jeune et séduisant Eivind.