La boxe a toujours attiré les plus grands réalisateurs. Véritable métaphore de la lutte pour la survie, il faut se surpasser pour vaincre son adversaire et ne pas dérailler, car il faut également se vaincre soi-même dans une lutte contre la douleur, le découragement et les coups du sort. Certains films de boxe insistent sur le côté show de la discipline, parfois jusqu’à la caricature avec des combats absolument pas crédibles, d’autres prennent au contraire le parti d’un ultra-réalisme sans mise en scène excessive ni chorégraphies surjouées. Des films de boxe, il y en a eu beaucoup, faisons le choix d’un panel représentatif.

La boxe comme métaphore hollywoodienne

Le premier film qui vient à l’esprit quand on parle de boxe, c’est bien évidemment Rocky. Le premier opus place un outsider malchanceux dans un combat inattendu pour le titre de champion du monde. Apollo Creed (Carl Weathers) a l’assurance tranquille de celui qui est certain d’écrabouiller son adversaire. Mais Rocky se bat contre les préjugés et la crainte du ridicule pour se surpasser et faire jeu égal avec le champion du monde. Le premier opus a été très justement récompensé par l’oscar du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur montage en 1977. Rien à voir avec ses suites, notamment Rocky IV, vu pour ma part en 1985 au cinéma avec les yeux éberlués d’un enfant ravi du spectacle. Mais je sais maintenant que les enjeux du film étaient tout autres, l’aigle américain contre l’ours soviétique, un vrai film de propagande. La boxe n’est qu’un prétexte pour véhiculer un message politique. En 2015, une suite a été proposée avec un Michael B Jordan en héros outsider. Coaché par le grand Rocky Balboa, il doit faire ses preuves. Et le principe reste le même. Beaucoup de muscles, beaucoup trop si on en juge à la carrure des vrais boxeurs. Impossible de tenir 12 rounds avec autant de poids à trimbaler sur le ring. Regardez les vrais boxeurs, ils ne sont pas des montagnes de muscles, ils ont l’exacte quantité de chair nécessaire pour courir pendant 12 rounds. Bref, la boxe passe des messages de persévérance et de résilience sans lésiner sur les clichés. Ceci dit, Stallone faisait ses pompes sur une main pour de vrai, chapeau. Son successeur a un peu plus de mal…

La boxe comme véhicule à une rage intérieure

Jake Gyllenhaal interprète un boxeur très énervé dans la rage au ventre. Pas beaucoup de gras entre les muscles et les os, l’acteur a du suivre un régime hyper protéiné et pauvre en graisse pour le rôle, le résultat est impressionnant. Le film de 2015 enchaine les scènes où le personnage semble s’offrir en victime sacrificielle à ses adversaires pour en prendre plein la tronche, avant de sortir la machine à tatanes et finir les combats en beauté. Un peu sommaire, mais efficace. Million dollar baby permet à Clint Eastwood de mettre en scène un personnage de boxeuse pas gâtée part la vie qui trouve en la boxe le moyen de se trouver et de se réaliser. Ses efforts sont autant de coups contre son destin contraire pour arriver à quelque chose. J’aurais aussi pu parler de Warrior, mais ce n’est plus vraiment de la boxe même si le film parle d’une rivalité fraternelle qui ne laisse pas insensible.

Des histoires vraies

En matière de boxe, les histoires vraies portées à l’écran sont légion car rien ne vaut la réalité pour faire passer des messages et des sentiments. Dans The Fighter, Mark Wahlberg interprète Mickey Ward, boxeur devenu champion du monde des
Poids super-légers. La relation familiale avec son frère Dicky Eklund interprété par Christian Bale fait tout le sel du film, surtout que celui-ci est encore une fois bien allégé et plein d’esbrouffe. Autre film mythique avec l’oscar du meilleur acteur à la clé, Raging Bull avec un Robert de Niro tantôt bien affuté tantôt alourdi de dizaines de kilos en trop. Ce film de Martin Scorsese est devenu mythique avec sa scène d’introduction, son noir et blanc classieux, son scénario tragique et la prestation bluffante de Joe Pesci. Ali revient sur la carrière exubérante de Mohamed Ali avec un Will Smith métamorphosé en boule de muscle et en point d’orgue le ramble in the jungle contre George Foreman. Un très bon film hollywoodien basé sur une histoire vraie que chacun peut découvrir également dans le très bon documentaire When we were kings.

Autres films de boxe mémorables

Je ne pouvais pas faire un article sur la boxe au cinéma sans évoquer le très lacrymal Le Champion. Des torrents de larmes ont accompagné la scène finale, je m’en souviens encore, j’avais 8 ans pourtant. Et puis Fight Club, évidemment, avec tous ces combats à main nue mais… je n’ai pas le droit d’en parler. Daniel Day-Lewis a également interprété un boxeur irlandais avec un accent impeccable comme toujours dans The Boxer sur fond de lutte pour l’indépendance et d’IRA.  Et puis plus loin de nous il y a Gentleman Jim avec le grand Errol Flynn.

Des films sur la boxe, il y en a beaucoup assurément. Et vous, un film préféré?