Alors que je sortais d’une séance ô combien décevante de Wedding Nightmare, je me suis demandé quelle est la différence entre cet échec cuisant et les réussites de films similaires comme le premier American Nightmare, le premier Happy Birthdead ou Assassination Nation? Je ne parlerai pas des Annabelle, Conjuring ou autres Paranormal Activity. Quand l’horreur reste réaliste et se base sur des aspects tellement liés au caractère de l’être humain, c’est tellement plus effrayant qu’un recours à un fantastique d’opérette qui me déçoit toujours autant.

Le mètre étalon: Assassination Nation


Assassination Nation a été un choc pour moi. La première demi-heure accumule les poncifs teenagers avec des bimbos sexy en plein vide existentiel avant de lâcher les chevaux, au niveau de la mise en scène, de l’intrigue et de la violence. Un vrai coup de cœur personnel car il s’appuie sur des éléments tellement réalistes. La folie des réseaux sociaux, les bas réflexes humains, la peur d’une foule hostile, ce film m’a complètement terrifié. Le réalisateur y réalise plusieurs prouesses techniques qui méritent le détour. Pas de diable dans le placard ou de surnaturel, l’homme recèle assez d’aspects obscurs pour ne pas en rajouter dans le surnaturel.

Le choc American Nightmare

Et si une fois par an, la police ne répondait plus aux appels téléphoniques, les ambulances restaient immobilisées et les pompiers indisponibles? Soi-disant pour laisser libre cours aux bas instincts humains, le gouvernement américain organise une purge salvatrice qui a surtout pour effet de voir assassinés une grande majorité de la population pauvre et indésirable du pays. Si les autres épisodes baissent dans une sorte d’analyse sociétale disparue, le premier fait froid dans le dos. Car le film est réaliste et lui aussi n’a pas recours à des subterfuges adolescents. L’humain se débrouille très bien pour multiplier tout seul les atrocités, nul besoin d’esprits frappeurs pour l’épauler. Du grand art qui secoue car le spectateur ne peut pas ne pas se poser la question. Une telle purge serait-elle plausible dans un avenir proche? Avec un erzatz de Donald Trump au pouvoir, rien n’est moins sûr… American Nightmare pose ainsi une très bonne question…

L’exception Happy Birthdead

Une exception, Happy Birthdead? Oui, car on nage en plein fantastique. Une ado sexy revit son assassinat encore et encore dans une boucle temporelle ininterrompue. Mais le film est rafraichissant avec une accumulation de scénarios qui parviennent à brouiller les pistes jusqu’à la surprise finale. L’horreur est divertissante, sans trop d’éléments fantastiques au-delà des retours continus de l’héroïne. Une horreur soft, divertissante. Pourquoi pas.

L’échec Wedding Nightmare

Le film a tout pour plaire. Une jeune mariée doit jouer à un jeu de cache-cache dans la maison de sa belle famille. Tout le monde veut l’assassiner pour qu’un sortilège à la base de la fortune de la-dite famille ne se réalise pas. Pourquoi pas. Sauf que le film en fait des tonnes, avec des caricatures sinistres et un dénouement juste ridicule. Pas de réflexion au-delà de la peur d’une certaine haute bourgeoisie de se voir déclassée. Mais le traitement du film est trop souvent puéril et l’horreur est très académique, sans vraie plus value au scénario. Dommage.

Et vous, avez-vous un film d’horreur teen US préféré, dans n’importe quel genre? Si pour moi un fantastique trop appuyé me désarme plus qu’il ne me fait frissonner, ce peut être différent pour vous. Dites-moi!