Ce mois-ci, le PEGI (Pan European Game Information) a 14 ans. Peu de choses ont changé depuis sa création, mis à part le design des logos, et les critiques se font de plus en plus vives. Après 14 ans d’existence, il serait temps de se demander si le PEGI est encore pertinent.

 

Pourquoi le PEGI ?

PEGI n’est pas le premier système de classification a avoir vu le jour. Après la sortie des très controversé Mortal Kombat et de Night Trap, les Etats-Unis avaient déjà créé l’ESRB (Entertainment Software Rating Board). Le PEGI, lui, n’a vu le jour qu’en 2003. Il s’occupe de classifier les jeux vidéo dans presque toute l’Europe (certains pays comme l’Allemagne ayant choisi d’autres systèmes). L’idée de base était bonne bien sûr, mais avec le temps, le système s’est révélé de moins en moins pertinent …

 

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Le PEGI est-il adapté ?

Pendant 14 ans, PEGI n’a que très peu changé. Quelques sigles se font bien plus rares (peur, discrimination, jeux de hasard entre autres), les logos indiquant l’âge sont devenus colorés en 2009 (vert pour 3 et 7, orange pour 12 et 16, rouge pour 18), mais c’est tout. Or, le rapport des jeux vidéo à la société a bien changé pendant ce temps. Aujourd’hui, les jeux vidéo font partie du quotidien, et cela explique en partie le fait que PEGI ne soit plus adapté à la conjoncture actuelle. La majorité des parents faisaient attention à la classification des jeux il y a quelques années car ils n’y connaissaient pas grand-chose voire rien du tout. Ils n’auraient pas acheté un jeu sans regarder la classification de ce dernier, ne le connaissant pas eux-même. Mais les parents d’aujourd’hui connaissent GTA ou Call of Duty et ne font plus forcément attention aux pictogrammes sur les boîtes de jeux: ils se disent sûrement que s’ils font partie des jeux les plus vendus, c’est que tout le monde peut y jouer. Ce n’est bien sûr pas le cas, et PEGI étant uniquement un indicateur et jamais un motif d’interdiction d’achat, beaucoup de parents achètent des jeux bien trop violents à leurs enfants.

 

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Le système PEGI n’est pas adapté également dans le sens où certains pictogrammes sont tout simplement incohérents avec le contenu du jeu. Pourquoi Halo ou un Metro Last Light qui possèdent tous deux un fort degré de violence sont-il classé « 16 » alors que la majorité des jeux de guerres sont affublés d’un « 18 » ? Le même cas peut s’appliquer à Team Fortress 2 et Brutal Legend, le premier classé 16 et le deuxième 18, alors que dans les deux cas il s’agit de violence cartoon excessive (démembrements, explosions) et de langage vulgaire. Et pourquoi une présence de jeux de hasard, même dans un cadre enfantin, devrait découler en une classification « 12 » ? Le système est trop rigide pour permettre une classification efficace.
Certains disent que, comparé au CSA (comité de censure de l’audiovisuel) au cinéma, le système PEGI est trop strict, mais il ne faut pas oublier que les jeux vidéo demandent l’implication personnelle du joueur (quoi doit effectuer certaines actions parfois violentes) contrairement au cinéma. Il n’est donc pas pertinent de les comparer.

Enfin, le dernier problème est bien sûr celui de la visibilité, en particulier pour les jeux dématérialisés. En effet, la plupart des revendeurs de jeux dématérialisés n’indiquent tout simplement pas la classification des jeux. C’est notamment le cas de Steam (bien qu’une indication d’âge soit demandée pour accéder aux pages des jeux les plus violents, mais sur laquelle on peut aisément mentir), qui est la plateforme la plus populaire. Que faire alors pour empêcher les plus jeunes de tomber sur des contenus inappropriés ?

 

La répartition des classifications en fonction de l’âge en 2008. Source : site du PEGI.

Quelles solutions alternatives ?

Le PEGI est à ce jour le système le plus efficace en Europe, et ce malgré ces défauts. Il n’existe pas d’alternative réellement développée aujourd’hui. Le label PEGI OK tente de régler le problème des jeux jouables par navigateur Internet, mais c’est tout. Le meilleur moyen pour empêcher les plus jeunes est donc de suivre ce qu’indique PEGI ou bien, si l’on est soit même gamer, de se renseigner un tant soit peu pour éviter aux enfants de tomber sur des contenus inappropriés.