Il y a peu d’acteurs aussi indéboulonnables qu’Al Pacino. Il pourrait jouer un tournevis dans un film d’auteur russe sous-titré en japonais qu’il serait aussi bon que dans chacun de ses films existants. Sa constance est assez incroyable et sa carrière de bientôt 50 ans est gargantuesque. Il a multiplié les tons, les personnages, les situations tout en restant constamment Al Pacino. Toujours lui et toujours un autre. Son charisme parle pour lui et il suffit de croiser son regard pour cesser de parler. Difficile de faire un top 5 autrement que très subjectif. J’entends déjà les cris de fans éplorés, oui, je ne peux pas citer tous ses films. Il me faut choisir et c’est tout! Et comme je ne fais rien comme tout le monde, je place surtout des films des années 70, mes préférés avec le grand Al.

Le Parrain 2

Le parrain 2 3

A tort ou à raison, Al Pacino restera pour l’éternité, en tout cas me concernant, Michael Corleone, et plus précisément celui du deuxième épisode. Celui qui sacrifie ses proches pour la gloire familiale. Celui qui ne sourit jamais ou si peu. Celui qui détient le pouvoir de vie ou de mort sur ses semblable. Le Deus Ex Machina inflexible. Le parrain redouté et redoutable. On peut louer Francis Ford Coppola pour avoir imposé Al Pacino à des producteurs plus enclins à choisir les si peu italiens mais plus bancables Robert Redford ou Ryan O’Neal. Un personnage de roman, bigger than life, plus terrible que le diable lui même.

Serpico

Serpico

Al Pacino en flic intègre jusqu’au masochisme, c’est ce que propose le très puissant Serpico. Au milieu de collègues corrompus jusqu’à la moelle au sein de la police de New York, Al Pacino multiplie les morceaux de bravoure pour une interprétation inoubliable. Et puis ce look, avec ces lunettes noires et cette moustache, il a beau faire très YMCA, je suis complètement fan. Le reste du film est du même acabit et il faut voir le flic zélé se déguiser en rabbin pour comprendre que le personnage n’est vraiment pas comme les autres… Pour la petite histoire, le film a été tourné à l’envers, Al Pacino devait de moins en moins chevelu et barbu au fur et à mesure du tournage, à l’inverse du film, malin, non?

Scarface

Al Pacino

Al Pacino en Tony Montana, c’est toute une histoire. Le remake du classique des années 30 est totalement revisité par Oliver Stone scénariste et Brian de Palma réalisateur. Le film est violent, intrigant, fascinant. La force de la volonté mène l’immigré cubain hâbleur et voyou sur le toit du monde… avant la chute finale dans un nuage de poudre blanche. Les répliques cultes s’enchainent et je suis personnellement toujours stupéfait devant la puissante de son regard quand il comprend que son meilleur ami Many sort avec sa sœur regard noir comme la peste, une vraie performance d’acteur pour un rôle rentré dans l’éternité. Oyé Sapapaya!

Le Parrain

Le parrain 2 2

Le tout jeune Michael Corleone a choisi de s’éloigner de sa famille. Il s’engage dans l’armée, se choisit une future femme non italienne, il choisit de s’éloigner du cocon familial… mais les liens du sang le rattrapent. Irrémédiablement. Happé par la violence familiale, il peut laisser libre cours à son vrai moi. Face à la légende Marlon Brando, Al Pacino trouve sa place. Unique. Déjà son regard et ses intonations. Le pire, c’est que la voix est également très bonne en VF, c’est rare. Et on comprend qu’il ne faut pas, jamais, formuler un non, au risque de dire une insulte à son intelligence…

L’épouvantail

L'épouvantail 2

Un film pas du tout connu et pourtant récompensé d’une palme d’or en 1973. Al Pacino et Gene Hackman sont deux clochards célestes perdus sur les routes américaines. Ils vivent de petits riens et chaque évènement provoque une joie immense. Ce film est un OVNI cinématographique à l’authenticité remarquable et au scénario doux comme une plume. Les deux acteurs forment un duo détonnant, on est loin du Parrain mais proche de la grâce…