Chronique : Remarqué avec son premier long-métrage, le déjà remarquable « Girl », Lukas Dhont s’est distingué l’année passée avec « Close », nommé entre autres dans la catégorie du Meilleur film étranger aux Oscars et récompensé de 7 Magritte. Sa sortie en édition physique permet alors de réévaluer la vague d’excellents retours entourant un titre émotionnellement chargé, peut-être le meilleur moyen de résumer la touche du réalisateur. En effet, par sa mise en scène collant au plus proche de ses personnages, et par là même de leurs émotions, Lukas Dhont parvient à ancrer son audience dans les tourments de ses protagonistes, jusqu’au point de bascule, certes attendu, mais néanmoins dévastateur.

Dans son approche formelle, « Close » risque de faire du mal, la souffrance étant liée à la luminosité accrue de sa photographie. Il fallait bien cela pour narrer cette histoire d’amitié proche qui va se voir remise en question sur l’autel de la masculinité. Le jeu tout en fébrilité du casting appuie encore plus cette intention, atteignant une forme de sensibilité tellement à fleur de peau qu’elle ne peut que conduire à une réaction. C’est tout l’intérêt du long-métrage, cette façon d’atteindre une intimité émotionnelle intense, quitte à faire d’un simple plan de porte un sommet de cruauté. Pourtant, jamais le résultat ne va dans le gratuit et cherche justement à confronter ce regard de fin d’enfance et du début du bouillonnement violent que constitue l’adolescence.


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Pas étonnant dès lors de voir autant de louanges concernant « Close » tant le film de Lukas Dhont s’avère émotionnellement vibrant, tout en n’hésitant pas à jouer de son approche formelle pour mieux susciter les réactions. On ne peut dès lors que s’interroger sur la façon dont le réalisateur belge pourra alors se perpétuer après pareille réussite critique et publique.

Résumé : Léo et Rémi, 13 ans, sont amis depuis toujours. Jusqu’à ce qu’un événement impensable les sépare. Léo se rapproche alors de Sophie, la mère de Rémi, pour essayer de comprendre…