Bruno Podalydès a de la chance, il trouve encore des producteurs pour pouvoir financer ses films autour du rien. Il imagine ici 2 agents immobiliers qui font visiter des biens remplis de défaut. Voilà, le pitch est riquiqui, et pourtant le réalisateur parvient à remplir 1h30 avec beaucoup de vide et de facilité. Le casting est à l’image du cinéma français, toujours le même, avec les mêmes ficelles et la même outrecuidance pour faire déplacer toujours les mêmes foules. Wahou! sent la naphtaline, le café froid, la moquette pas aspirée depuis trop longtemps. L’originalité est en vacances, les acteurs jouent toujours le même rôle, avec les mêmes voix, les mêmes expressions, ils pourraient être au ski ou sur leur tracteur, il n’y aurait aucune différence. Wahou! est un film de potes, finalement, tout le monde se fait plaisir en se disant que personne ne verra la supercherie. Les idées sont absentes, l’humour est forcé, l’enthousiasme est de façade. Il faut bien s’occuper et le producteur a peut-être de l’argent à blanchir, alors il finance un vieux de la vieille, parce qu’il a ses fidèles et qu’il fera un nombre minimal d’entrées. Au moins, le film n’a pas couté 300 millions de dollars, les bouts de ficelle sont apparents, les situations sont convenues, les rires sont jaunes, les cris sont froids, l’émotion est au placard. La fête du cinéma est tombée à point nommé pour se donner une excuse et pousser la porte de la salle. Le problème tient dans cette belle récurrence qui colle à la peau du cinéma français. Les films pas drôles pullulent et expliquent en partie la désaffection du public pour le cinéma. De là à ressembler à une balle tirée dans le pied, il n’y a qu’un pas.

Synopsis:
Catherine et Oracio sont conseillers immobiliers et enchaînent les visites de deux biens : une grande maison bourgeoise « piscinable, vue RER », et un petit appartement moderne situé en plein triangle d’or de Bougival. Malgré des visites agitées, ils ne perdent pas de vue leur objectif : provoquer le coup de cœur chez les potentiels acheteurs, le vrai, l’unique qui leur fera oublier tous les défauts. Celui qui leur fera dire « Wahou ! ».