Chronique : Le sous-genre du « Woman in prison » (nous ne nous donnerons pas la peine de traduire cette description assez explicite) a connu un certain boom il y a quelques décennies suite au succès de plusieurs titres proches, comme le souligne assez bien la quatrième de couverture des éditions fournies par Artus. Il en résulte alors des titres assez sulfureux par leur violence crue et leur approche de l’érotisme assez explicite. Les scènes de sexe graphique faisaient ainsi leur renommée, à l’instar de ces « Évadées du camp d’amour » et « Les tortionnaires du camp d’amour », sorti à peu de temps d’intervalle par le même réalisateur, Edoardo Mulargia.

Ces deux titres italiens ne s’embarrassent pas vraiment niveau scénario, installant directement des femmes dans des camps de détention sans plus exploiter le contexte de fond si l’on excepte l’aspect révolte du second film, qui n’est d’ailleurs pas vraiment une suite. L’exploitation viendra plutôt de son aspect bis, avec notamment ses scènes de sexe qui confèrent un certain rythme à une intrigue plutôt fine. En ce sens, la promesse des deux titres est largement accomplie, le spectateur voyeur en ayant pour son argent dans la matière.

Il est néanmoins intéressant de voir comment le traitement du corps féminin s’oppose à une sauvagerie masculine assez rebutante. On n’oserait pas parler de féminisme dans le traitement, assez contemplatif dans son envie d’offrir du spectacle charnel, mais ce traitement de valeur peut se voir comme en liaison à la soif de divertissement physique de la part d’une audience mateuse. On peut ajouter que d’un point de vue technique, les deux films profitent de leur aspect bourru pour mieux instaurer la brutalité de leur traitement, quitte à repousser une certaine audience par la façon d’inclure certains éléments.

C’est donc de nouveau du travail intéressant que fournit l’éditeur Artus dans la découverte de titres bis ancrés dans leur époque mais surtout une certaine mouvance qui semble avoir disparu de la circulation actuellement, ou de manière bien plus limitée. Si « Les évadées du camp d’amour » et « Les tortionnaires du camp d’amour » fonctionneront surtout sur un public averti de leur orientation narrative mais surtout graphique, il reste plaisant de savoir que des éditeurs savent mettre en lumière ces films particulièrement bis.

Résumés :

Les évadées : Au cœur d’une forêt tropicale se trouve un camp de détention pour femmes. Isolés du monde, les gardiens en profitent pour abuser des prisonnières, leur faisant subir les pires sévices. Ne supportant plus la cruauté dont elles sont victimes, un groupe de jeunes femmes va tenter de s’évader, avec l’aide du médecin du camp.

Les tortionnaires : Au cœur de la jungle amazonienne, le contrebandier Jordan utilise des femmes esclaves pour exploiter une mine d’émeraudes, leur faisant subir les pires sévices. Le révolutionnaire Laredo convoite la mine pour financer sa cause, et entreprend d’attaquer Jordan, comptant sur l’aide des prisonnières.