Alors que la bande-annonce de sa suite a fait beaucoup de bruit dans la sphère Internet, revenons sur le premier épisode de  Kingsman réalisé par Matthew Vaughn.

Egsy est un jeune homme qui vit de larcins et doit gérer sa mère, en ménage avec un bandit peu respectable. Suite à un heurt avec des policiers, il va faire la rencontre d’Harry Hart, un homme qui prétend avoir connu son père. Il va alors l’introduire au test d’entrée des Kingsmen, des agents secrets d’élite.

Élégance et Vulgarité

Adapté d’un comic qu’il a créé avec Mark Millar, Kingsman est l’occasion pour Matthew Vaughn de mettre en scène un pur film d’espionnage, lui qui faillit toucher à la saga James Bond. Ici, il dépeint son univers d’espionnage dans une forme de glamour éloigné du réalisme sombre inhérent aux derniers films d’espionnage sortis (les James Bond avec Daniel Craig, les Jason Bourne avec Matt Damon ). Il contrebalance néanmoins ses manières léchées par une vulgarité dans certains dialogues ou certains visuels (la mort de quelques personnages). Difficile de ne pas aborder ces deux plans séquences mêlant une forme d’harmonie par le biais de cascades chorégraphiées à une forme de chaos avec sa violence brute. Ainsi, il crée un monde à part, alternant visions réalistes et cinématographiques du monde.

Bascule des classes

Le renversement social est sans aucun doute l’un des facteurs essentiels à l’avancée du récit. En effet, Egsy vient de la classe populaire et se voit donc mal vu par ses camarades aspirant au statut de Kingsman, tous issus de milieux aisés. Pourtant, l’origine des Kingsmen vient du manque de progénitures de cette même classe aisée, transmettant leurs richesses à leurs tailleurs afin d’aider le monde. Ainsi, on peut constater qu’il y a eu une balance de la structure sociale. Avec l’arrivée d’Egsy en tant qu’agent, cette balance se refait, prouvant le statut égal de chaque personne et la cohésion forte entre les différentes sociétés. Un rééquilibre sociétal se fait à intervalle régulier, les riches étant atteints par des personnes au rang social moindre.

Un rééquilibre social, c’est exactement ce que tente de faire Valentine, en éliminant un grand nombre de personnes et en protégeant ceux qu’il estime dignes de survivre. Ainsi, il n’hésite pas à tester son invention parmi des paroissiens ouvertement racistes et homophobes et détient d’une manière qu’il veut amical ceux qui ne veulent pas de son implant afin de quand même les préserver. Mais cette balance sociale n’aura pas lieu et se terminera par la chute de nombreux dirigeants dans un feu d’artifice ainsi qu’une forme de mixité sociale par le biais d’une sodomie (j’imagine la tête de ceux n’ayant pas vu le film…).

En clair, en plus d’être un divertissement de haute valeur,  Kingsman  apporte une forme de réflexion sur les statuts sociaux et le renversement possible de ceux-ci. Un blockbuster violent, drôle, réjouissant avec une recherche sur la structure sociale inhérente à notre société ? On peut dire que cela fait du bien par où ça passe…

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