Critique : que dire sur Tim Burton en 2025 ? Voilà une question qui mériterait une plus large analyse au vu de la situation d’un réalisateur auparavant vu comme héros des underdogs avant qu’une rupture avec un certain public ne se développe au vu de remarques sur la nature répétitive de ses derniers films. Pourtant, le réalisateur semblait déjà théoriser à ce sujet, comme dans son mésestimé « Big Eyes ». Le retour d’un de ses personnages cultes sur grand écran ne pouvait évidemment que laisser la place à un certain doute, sentiment qui ne nous quittera pas après visionnage de ce « Beetlejuice Beetlejuice » malgré quelques réels points d’intérêt.

En effet, Burton semble s’interroger sur un potentiel embourgeoisement de sa figure par le biais d’une Lydia devenue réputée par l’utilisation de son don en télévision avec un ton cynique qui ne va jamais en diminuant. On sent l’envie de colère punk du réalisateur par son scénario en boule de flipper (ce qui n’est pas un défaut) tout en étant contrebalancé par une volonté de douceur émotionnelle fonctionnant de manière déséquilibrée. Le film ne s’enferme jamais dans les carcans de ces suites sur l’héritage d’une licence pour plutôt partir vers un patchwork dont les meilleurs éléments sont sans doute ceux plus périphériques, comme le personnage de Monica Bellucci bien trop rare au vu de son pouvoir d’évocation.

Voilà peut-être d’où naît une certaine frustration devant « Beetlejuice Beetlejuice », film dont l’intérêt est plus fort dans ses aspects déséquilibrés que quand il cherche une certaine tenue, à l’instar de la relation entre Lydia et Astrid. C’est réellement dans ses moments autres qu’on retrouve un certain Burton d’antan, que ce soit un récit raconté en italien dans un hommage purement Bava, un accouchement dont l’ancrage par rapport à la politique américaine actuelle est évident ou les retrouvailles d’un couple à l’orée de la mort. On n’hésitera pas à y retourner pour mieux en apprécier ses meilleurs moments, tout en se demandant si Tim Burton n’amorcerait pas un virage peut-être intéressant dans sa filmographie qui continue de marquer diverses générations.

Résumé : Après une terrible tragédie, la famille Deetz retourne à Winter River. Toujours hantée par le souvenir de Beetlejuice, Lydia voit sa vie bouleversée lorsque sa fille Astrid, adolescente rebelle, ouvre accidentellement un portail vers l’Au-delà. Alors que le chaos plane sur les deux mondes, ce n’est qu’une question de temps avant que quelqu’un ne prononce le nom de Beetlejuice trois fois et que ce démon farceur ne revienne semer la pagaille…