Disney aime à revisiter ses dessins animés historiques à la mode réaliste depuis quelques années. Après Cendrillon, Le livre de la jungle et La Belle & la bête, ce sont maintenant les 101 Dalmatiens qui passent à la moulinette de la revisite du XXIe siècle, avec une différence fondamentale. La froide et machiavélique Cruella n’est plus une vieille pimbêche décatie, c’est maintenant une jeune femme belle, déterminée et ambiguë, mi-héroïne mi-méchante. Emma Stone se coule parfaitement dans le moule, et puis la bande son… si vous aimez la musique pop rock des sixties et seventies, c’est un régal. Voilà, le film n’est pas une bluette édulcorée, c’est même parfois du brutal. pas vraiment Disney, ou alors à la mode hardcore, et pourquoi pas, en tout cas ça fonctionne.
Les 101 Dalmatiens, mais sans les Dalmatiens, ou presque
Le Dessin Animé original de 1961 évoque un musicien célibataire, Roger Radcliff, qui détient un beau Dalmatien, Pongo qui aperçoit une belle dalmatienne, Perdita, conduite par une jeune femme prénommée Anita. De l’amour, de la bluette, et puis une méchante très charismatique, Cruella, accompagnée de ses 2 sbires Jasper et Horace Badun. Et puis 101 petits Dalmatiens. Voilà pour l’original, rien à voir dans ce film qui se concentre sur la vie d’une Cruella d’abord nommée Estella, au fort caractère et qui se fait renvoyer de son école. Et puis sa Maman meurt dans des circonstances troubles, le spectateur ne connait pas le nœud de l’affaire, que le film va soigneusement révéler tout au long de l’intrigue. Voilà, scénario béton, acteurs bons, et surtout une héroïne / anti-héroïne qui enchaine les situations truculentes et les réparties à l’emporte-pièces. Pour tout dire, l’actrice Emma Stone porte le film sur ses épaules et ça tient en haleine même si le film est un peu long. Elle sourit, elle fronce les sourcils, elle s’emporte, elle livre un vrai numéro d’équilibriste dans un film assez peu dans les standards Disney. A vrai dire, le signe qui ne trompe pas, c’est la bande son très rock, pas de gros violons, plutôt des guitares et des airs très connus. Du Led Zeppelin, du Rolling Stones, du The Zombies, du Nancy Sinatra, du Iggy Pop and the Stooges, de quoi insuffler un vrai rythme tandis que l’héroïne hésite entre le côté lumineux et le côté obscur de la force. En face d’elle, une vraie grande actrice, de l’acabit de Meryl Streep dans Le Diable d’habille en Prada, une Emma Thompson divine et maléfique à la fois en baronne de la mode péremptoire et méprisante, au premier chef avec son entourage représenté par un Mark Strong un peu sous-utilisé, voire en retrait. La bataille entre Cruella et la baronne fait rage et se jalonne de faits d’armes où chacune remporte alternativement sa bataille, de quoi donner encore une fois beaucoup de rythme, ce qui est le grand point fort du film, qui n’est pas une pâle copie du dessin animé mais un vrai nouveau opus qui pourrait en appeler d’autres.
Alors ce n’est pas vraiment inoubliable mais au moins on ne sort pas du film en se disant qu’on a perdu sont temps, grâce à la bande son vraiment punchy, au scénario qui se tient très bien, et au jeu d’actrices pas tout à fait en vacances. Que demander de plus?
Synopsis: Londres, années 70, en plein mouvement punk rock. Escroc pleine de talent, Estella est résolue à se faire un nom dans le milieu de la mode. Elle se lie d’amitié avec deux jeunes vauriens qui apprécient ses compétences d’arnaqueuse et mène avec eux une existence criminelle dans les rues de Londres. Un jour, ses créations se font remarquer par la baronne von Hellman, une grande figure de la mode, terriblement chic et horriblement snob. Mais leur relation va déclencher une série de révélations qui amèneront Estella à se laisser envahir par sa part sombre, au point de donner naissance à l’impitoyable Cruella, une brillante jeune femme assoiffée de mode et de vengeance …