Tralala est une comédie musicale française remplie de têtes d’affiche. Mathieu Amalric interprète un personnage lunaire rempli de fantaisie triste, ou de tristesse joyeuse, au choix. Le film marche sur un fil avec un parti pris scénaristique à la limite du ridicule sans jamais tomber pourtant dans l’esbrouffe gratuite. La légèreté est communicative et les quelques doutes initiaux laissent place à des sourires. Les chansons sont bonnes, surtout quand ce n’est pas le héros qui les chante, et ça finit par fonctionner.

Tralala Land

Les frères Larrieu font le choix dans Tralala de mélanger comédie et drame, avec une histoire de héros désespéré qui revient dans le giron familial à Lourdes pour affronter son passé. Il quitte rapidement son cloaque parisien pour retrouver la ville touristique de son enfance, là où ses amours se sont évanouis… évanouis vraiment? Son personnage semble attirer à lui toutes les femmes pour un charme ineffable (et incompréhensible). Les chansons qui rythment le film sont d’abord très fantaisistes avant de gagner en profondeur et d’expliquer les tourments qui habitent les personnages. Les plus habitués reconnaitront la patte de Philippe Katerine, Dominique A, Etienne Daho et Jeanne Cherhal pour la tonalité générale tantôt absurde, tantôt douce amère. Et comme les styles varient entre disco, pop, rock et ballade, tout le monde y trouvera son bonheur. Un acteur bien moins connu que les autres se distingue en la personne d’un Bertrand Belin aux faux airs d’Alain Bashung, il vole littéralement la vedette à un très velu Mathieu Amalric. Le reste du casting est tout aussi sympathique, Josiane Balasko, Mélanie Thierry, Denis Lavant, Maïwenn, Galatea Bellugi, la troupe est motivée et investie dans cette histoire de petit miracle amoureux. Mention spéciale aux mesures sanitaires respectées dans le film, acteurs et figurants portent des masques pour ne pas dépareiller avec le contexte actuel, c’est malin et bienvenu.

Tralala est une fantaisie musicale qui fait sourire, la nonchalance est de mise dans une histoire où les faux-semblants sont légion et où les masques tombent dans une ambiance toujours souriante. Et ça fait du bien.

Synopsis:
Tralala, la quarantaine, chanteur dans les rues de Paris, croise un soir une jeune femme qui lui adresse un seul message avant de disparaitre : « Surtout ne soyez pas vous-même ». Tralala a t-il rêvé ? Il quitte la capitale et finit par retrouver à Lourdes celle dont il est déjà amoureux. Elle ne se souvient plus de lui. Mais une émouvante sexagénaire croit reconnaître en Tralala son propre fils, Pat, disparu vingt ans avant aux Etats-Unis. Tralala décide d’endosser le « rôle ». Il va se découvrir une nouvelle famille et trouver le génie qu’il n’a jamais eu.