Toxic Cash évoque sans œillères l’addiction à la drogue avec des instituts qui proposent des cures payées gracieusement par l’état américain. Ce qui sonne comme une très bonne idée raisonne différemment quand on sait que ces instituts surfacturent leurs soins pour des profits records. Le ton de thriller du film tient en haleine tandis que la voix off d’un personnage égrène les vérités sur le business de la drogue aux states, et le nombre de morts. Glaçant.

Le business juteux de la détox vu de l’intérieur

Utah et Opal, le couple avec lequel débute le film est accro à l’héroïne, allant jusqu’à braquer des commerces pour trouver l’argent à son achat. Quand débarque un bon samaritain, Utah décide de s’inscrire à un centre de désintoxication. Même sans revenu, tout est pris en charge par l’état. Il va découvrir petit à petit à quel point des petits malins parviennent à s’enrichir en surtaxant les soins, le séjour, et en étirant le plus possible le séjour des patients. Car tout l’intérêt financier d’un institut n’est pas de guérir ses patients mais de les maintenir à ses crochets le plus longtemps possible pour maximiser ses profits. Et comme le rappelle le film, le nombre de morts par overdose aux Etats-Unis est juste faramineux, preuve que la notion de profit est sensiblement plus importante que celle de santé publique. Les apartés se succèdent tout au long du film alors que le jeune héros commence à accumuler une petite fortune en passant de l’autre côté de la barrière avec l’aide de son ambigu ange gardien. En se basant sur des faits réels, le film traite surtout d’un énorme scandale sanitaire aux Etats Unis, avec une dépendance généralisée aux opioïdes, des célébrités en sont morts comme Prince et Tom Petty par exemple. Le gigantesque système de fraude à l’assurance maladie ne semble qu’une énième péripétie made in USA. Les pratiques dénoncées dans le film font bondir, la manipulation des esprits est un moyen efficace pour convaincre les addicts de se faire soigner pour rendre riche les soignants. Et en plus, c’est légal…

Le casting compte notamment Michael K. Williams de la série The Wire, décédé récemment d’une overdose… Le film fait froid dans le dos, une raison de plus de le découvrir en VOD à partir du 11 octobre.

Synopsis: Des milliers de morts sur ordonnance. En 2017, 72 000 personnes décèdent d’une overdose aux Etats-Unis : les 2/3 sont dû aux opioïdes prescris sous forme d’antidouleurs. 2 millions d’américains en sont alors dépendants et en danger de mort. En plein milieu de cette crise sanitaire sans précédent, une gigantesque fraude à l’assurance maladie est démantelée. Le film TOXIC CASH s’inspire de cette escroquerie, et plus particulièrement de ces centres de désintoxication peu scrupuleux, qui s’efforçaient de maintenir leurs patients dans la dépendance (prescription excessive d’antidouleurs, chirurgies obsolètes…) afin de toucher les énormes primes d’assurance maladie – entre 50 000 $ et 100 000 $ pour 1 mois de traitement, et jusqu’à 5 000 $ pour un simple test d’urine !