Au cinéma et souvent pour les films d’aventure (Harry Potter, Le seigneur des anneaux, etc.), le héros a (très) souvent un nemesis. Ce personnage étant créé en miroir par rapport au héros, ces derniers se ressemblent. Aussi le héros sera parfois à la limite du bien et du mal, sera puissant ou charismatique (à l’image de son opposant) , il se posera des questions sur le bien fondé de ses actions, ses responsabilités, etc.

Que sont des personnages secondaires?

Le spectre du mal et de la limite entre les deux étant bien dessinés, le héros, rarement seul sera aidé dans sa quête de divers types de personnages : le mentor (Doc, Retour vers le futur) , le meilleur ami (Gale Hawthorne, Hunger Games ), le berserk torturé mais au bon cœur (Thorin, Le Hobbit), l’érudit (Hermione Granger, Harry Potter). Aujourd’hui nous parlerons du « meilleur ami ». Essayons de définir ce que j’entends par là : il s’agit d’un personnage accompagnant le héros d’un bout à l’autre de son aventure (ou presque), aux valeurs très présentes et qui aide le héros à accomplir sa quête de façon (presque) inconditionnelle. Se partageant souvent l’affiche avec le héros, le meilleur ami est toujours un petit peu en retrait. Il est important, mais moins que le premier rôle. Quel est mon problème avec l’écriture de ces personnages ? Eh bien, dans l’écriture, l’opposant se situant souvent entièrement sur le spectre du mal et le héros entre les deux avant de choisir le bien, le véritable opposant au méchant en terme de valeurs est bien ce meilleur ami. Ainsi, il est souvent le bien incarné et est rarement très intéressant. Toujours bien pensant, toujours à disposition du héros, peu importe le comportement de ce dernier. On sait qu’il sera la, qu’il aidera, qu’il ne mourra pas, qu’il reviendra, le cas échéant ou quand il mourra, sauvera le héros.

Le problème du miroir

Ce type de personnage est souvent une épine enfoncée profondément dans le pied du suspens. Je me suis surpris moi-même, à chaque fois que Sam Gamegie (Le Seigneur des Anneaux) parle, à soupirer ahhhhh Sam, compatissant et bienveillant, mais sûrement pas par éveil linguistique. Et pourtant, ce personnage est indispensable. Pilier du protagoniste, il l’aide à grandir et à atteindre son objectif, jusqu’à lors hors d’atteinte. C’est aussi souvent un moyen de rappeler aux spectateurs le fabuleux pouvoir de l’amitié. Le type de personnage en soi est une bonne idée. Le fait est que je trouve que souvent, ils ne sont pas très bien écrits. Tombant dans l’écueil facile de l’aide pas très intelligente mais serviable et sans faille. Je veux bien croire qu’il s’agisse d’une sorte d’ange sur l’épaule droite contre le mal sur l’épaule gauche, représentatif de l’idéologie chrétienne américaine, mais cela ne me suffit pas. Il existe de très bons personnages occupant ce rôle et bien interprétés, le Dr Watson par exemple, son amitié avec Sherlock Holmes (Sherlock) est plutôt complexe, partagée entre confiance instable, admiration mal placée et un amour indéniable.

Une place qui évolue peu

En somme, ce qui me dérange, c’est que c’est un type de personnage qui a très peu évolué et il est souvent traité de la même manière. A la différence du mentor, ou de l’érudit, qui sont souvent bien plus développés et utiles que le meilleur ami. A voir ce que l’avenir nous réserve. Dans cet article, je parle presque exclusivement d’hommes. Malgré mes recherches, une majorité des personnages féminins ont une utilité surtout amoureuse, même s’il y a bien sûr des exceptions et que dans certains cas, elles aident aussi le(s) héros à progresser comme April O’Neil dans les Tortues Ninja ou sont des personnages très forts et qui n’ont pas besoin d’une aide amicale. Elles peuvent être bien écrites comme Beatrix Kiddo (Kill Bill) ou moins bien comme Molly Bloom (Le Grand Jeu), mais cela tend vers l’évolution et la démocratisation des personnages féminins sous toutes ses formes malgré tout et il s’agit là d’un autre sujet.

Et vous ? Votre meilleur ami préféré au cinéma?