Si le pitch parait de prime abord séduisant, des invités vont diner dans un restaurant mystérieux au menu éblouissant avec son lot de surprises et de révélations, le film se perd dans une intrigue biscornue. La métaphore est grosse comme une maison avec ses références à la servitude volontaire et à l’esclavage librement consenti, le film en fait un peu trop autour de son chef / gourou / dictateur (Ralph Fiennes) qui sous couvert de leçon bien méritée, cherche à révéler à ses invités tyrannisés la vanité de leurs existences. Une critique culinaire imbue d’elle-même, son rédacteur en chef flagorneur, un couple, 3 amis richissimes travaillant dans une start-up, un acteur has-been et sa secrétaire, un fan transi et sa copine du soir, tous ces profils variés comprennent peu à peu le piège tout prêt à se refermer sur eux. Le film est long, par trop tortueux et finalement assez ennuyant. Le huit clos surfe entre film horrifique et paraboles sociale, en multipliant les grosses ficelles. L’absence de finesse porte préjudice à un beau casting porté par la belle Anya Taylor-Joy mais sans jamais vraiment convaincre. Ralph Fiennes se la joue un peu trop gourou monolithique, respecté de ses équipes et sans empathie apparente pour l’espèce humaine peuplée de fats et de velléitaires incapables de décider de leur sort. A noter que pour son personnage du chef Slowik, Ralph Fiennes s’est inspiré de l’émission Chef’s Table, qui réunit les stars les plus créatives de la grande cuisine. Les plats sont rendus volontairement absurdes, n’éveillant pas du tout l’envie mais plutôt le scepticisme. Dommage, on aurait aimé avoir l’eau à la bouche.

Synopsis:
Un couple se rend sur une île isolée pour dîner dans un des restaurants les plus en vogue du moment, en compagnie d’autres invités triés sur le volet. Le savoureux menu concocté par le chef va leur réserver des surprises aussi étonnantes que radicales…