Luca Guadagnino s’est forgé une filmographie unique depuis quelques films. Call me by your name, Challengers, les relations humaines sont complexes et sentent le souffre. Adapter William Burroughs à l’écran a tout de la déclaration d’intention. Grand adepte des drogues dures, l’écrivain américain a marqué la beat génération de son empreinte avec ses ouvrages barrés, mélangeant hallucinations, drogues et homosexualité. Sorti en 1985 et se voulant une suite non officielle de son premier ouvrage Junkie paru en 1953, Queer est le récit d’une errance avec un émigré américain à Mexico dans les années 50 et la description d’une communauté homosexuelle fuyant la persécution dans leur pays natal. Le personnage principal Lee est un ancien militaire qui va de rencontres en rencontres, de manière fortuite, à la recherche d’une attache qu’il ne parvient pas à trouver. Constamment imbibé d’alcool, accro à l’héroïne, il s’éprend du jeune Allerton. Daniel Craig et Drew Starkey forment un couple étrange. Leur histoire fait écho à celle de l’écrivain Burroughs avec sa femme Joan Vollmer morte après une tentative de son mari de jouer à Guillaume Tell. Tentative ratée, Joan meurt et Burroughs doit quitter le Mexique pour échapper à la prison. La petite histoire raconte que sa vocation d’écrivain serait venue après cet incident malencontreux. Cette épreuve l’a en tout cas fait tomber dans la drogue, et pour longtemps. Le réalisateur adapte le livre en l’expurgeant de pas mal de choses pour une vision très personnelle de l’ouvrage, très hallucinée, parfois difficile à suivre mais pas sans charme. Daniel Craig semble vouloir remiser définitivement sa cape de James Bond pour une vraie expérience cinématographique, avant tout destinée aux fans du grand Luca.

Synopsis: Dans le Mexico des années 50, Lee, un américain, mène une vie désabusée au sein d’une communauté d’expatriés. L’arrivée du jeune Allerton va bouleverser l’existence de Lee, et faire renaitre en lui des sentiments oubliés.