Tout le monde connait cette période dorée où le cinéma hollywoodien a cherché à se défaire du carcan des grands studios. De nouveaux producteurs aventureux, des réalisateurs ambitieux et une nouvelle génération d’acteurs destinés à devenir cultes ont contribué à la sortie d’une belle tripotée de films inoubliables. En général, on résume le Nouvel Hollywood à 4 réalisateurs, Brian de Palma, Steven Spielberg, Francis Ford Coppola, Martin Scorsese. Mais le Nouvel Hollywood, c’est évidemment bien plus que ça!

Des films qui regardent la réalité en face

Pour évoquer le Nouvel Hollywood, le meilleur moyen de procéder est de lister les films cultes qui ont marqué cette période. Le vent de liberté peut alors souffler avec vigueur et démontrer à quel point les réalisateurs souhaitaient couper avec les habitudes de leurs ainés. Aujourd’hui, ça peut paraitre désuet, mais il faut se replonger dans un contexte où une nouvelle génération rejetait le souvenir de la récente seconde guerre mondiale pour partir d’un nouveau pied. De 1967 à 1980, en gros, toute une cargaison de films flamboyants a démontré qu’il était possible de regarder la réalité en face sans le filtre déformant habituel d’Hollywood. Deux bikers qui traversent les routes américaines dans Easy Rider, des cowboys qui se font décimer avec des flots de sang dans La Horde Sauvage, un jeune diplômé qui refuse l’american way of life tracée par ses parents dans Le Lauréat, un chauffeur de taxi qui peine à trouver la quiétude et s’invente des quêtes intimes dans Taxi Driver, deux policiers qui cherchent à démanteler un large trafic de drogue dans French Connection des soldats qui reviennent de la guerre du Vietnam avec une bonne cargaison de traumatismes dans Voyage au bout de l’enfer, c’est définitivement la fin de l’époque de John Wayne où pas une goutte de sang ne coulait à l’écran durant tout le film. Les réalisateurs s’approprient les scénarios et rendent des copies aussi cradingues que la vie réelle, sans décors de studio proprets et aseptisés ni maniérisme théâtral. En cela, l’influence de la Nouvelle Vague française est indéniable, les américains ont surtout profité de la couleur pour donner une dimension plus universelle à leurs films, avec grand spectacle et messages universels en plus. On peut citer MASH en plus, la balade sauvage, Chinatown, Le Privé, American Graffiti, Macadam Cowboy, Serpico, L’épouvantail, Le Plongeon. Les films moins connus sont au moins aussi bons que les grands classiques. D’un point de vue personnel, je mettrais The Deer Hunter tout en haut de mon classement. Michael Cimino a su saisir la fin de l’innocence d’une génération durablement marquée par un traumatisme qu’elle ne s’attendait pas à vivre. Et puis avec Robert de Niro, Meryl Streep, John Cazale, John Savage et Christopher Walken, le casting était juste incroyable.

Et vous, quel film représente pour vous le Nouvel Hollywood avec le plus de force?